Le marché italien des télécoms entre dans une phase de recomposition majeure. Vivendi, actionnaire historique de Telecom Italia, a annoncé une réduction significative de sa participation. Dans l’ombre de ce retrait, un nom revient avec insistance : Xavier Niel, déjà bien implanté en Italie avec Iliad Italia. La manœuvre de Vivendi pourrait-elle offrir une nouvelle fenêtre d’opportunité à Free pour renforcer sa présence en Europe ?
Vivendi réduit sa participation dans TIM
Le 18 mars, Vivendi a franchi à la baisse le seuil symbolique des 20 %, se retrouvant avec 19,32 % des actions ordinaires de TIM. Quelques jours plus tard, sa participation tombe à 18,37 %, poursuivant une tendance entamée depuis la cession, jugée décevante, de l’infrastructure réseau de TIM. En parallèle, le groupe Bolloré n’écarte pas l’idée de vendre jusqu’à 13 % supplémentaires, selon La Stampa, pour tomber à une participation résiduelle de 5 %.
Ce retrait intervient alors que TIM est en pleine recomposition capitalistique, avec une redistribution de ses actifs et un intérêt croissant d’acteurs publics et privés. Poste Italiane, par exemple, a repris une part de la Caisse des dépôts italienne, renforçant l’ancrage national de l’opérateur historique.
Une fenêtre d’opportunité pour Free et Xavier Niel ?
C’est ici que l’écosystème Free entre en jeu. Déjà présent en Italie depuis 2018 à travers Iliad Italia, Xavier Niel pourrait bien être l’un des bénéficiaires indirects du retrait de Vivendi. En quête de croissance organique ou d’opportunités de fusion, Iliad s’est imposé comme un acteur disruptif sur le marché italien, avec une politique tarifaire agressive et un réseau en constante extension.
Des rumeurs persistantes évoquent l’intérêt de Niel pour une consolidation avec TIM, ou du moins pour une synergie renforcée avec l’opérateur historique. Avec un actionnariat affaibli et un gouvernement italien plus favorable à des restructurations ciblées, le timing pourrait jouer en faveur d’Iliad, d’autant que la dynamique post-Vivendi laisse la place à de nouveaux équilibres économiques.
Une recomposition du marché qui interroge Free
Au-delà de l’Italie, cette recomposition interpelle le groupe Iliad dans son ensemble. La convergence fixe-mobile, l’avenir du réseau et la consolidation européenne sont autant de dossiers qui intéressent Free. L’Italie peut devenir un terrain d’expérimentation grandeur nature pour le groupe français, avec des enjeux multiples : renforcement des infrastructures, alliance industrielle, ou montée en puissance sur le segment entreprise.
La perspective d’un Iliad-TIM, longtemps jugée improbable, pourrait donc bien ainsi revenir sur la table. D’autant que Xavier Niel, actionnaire minoritaire dans plusieurs opérateurs en Europe, a prouvé à maintes reprises sa capacité à nouer des alliances inattendues.
Quelle suite pour TIM… et pour Free ?
Le désengagement de Vivendi marque la fin d’une époque pour Telecom Italia, mais pourrait en ouvrir une nouvelle. Pour Xavier Niel, l’enjeu est clair : saisir les opportunités d’un marché en transition pour asseoir durablement la position de Free en Italie. Si l’option d’une fusion reste spéculative, une montée en puissance, via des accords ou des prises de participation ciblées, n’est pas à exclure.