L’arrivée du Wi-Fi 7 dans les offres premium des opérateurs français marque une nouvelle étape dans la guerre des box Ultra et Ultym. Mais derrière les promesses marketing, tous les Wi-Fi 7 ne se valent pas. La polémique née de la procédure engagée par Bouygues Telecom contre Free éclaire une réalité technique moins lisible pour le grand public : les architectures mises en œuvre par les deux opérateurs sont fondamentalement différentes. À performances Wi-Fi annoncées identiques, les usages et les technologies divergent nettement.
Des architectures Wi-Fi 7 de conception radicalement différente pour l’Ultra et l’Ultym
La Freebox Ultra embarque un Wi-Fi 7 natif tri-bande (2,4 GHz / 5 GHz / 6 GHz) capable de monter jusqu’à 6 Gbps en sans-fil. Elle est conçue autour d’un routeur central très performant avec chiffrement WPA3, port Ethernet 10 Gb/s (via SFP+) et possibilité d’ajouter un SSD NVMe pour faire office de NAS local. L’ensemble est pensé pour centraliser la connectivité dans un seul appareil autonome, avec en prime un répéteur mesh Wi-Fi 7 en option pour étendre la couverture réseau si besoin.
Chez Bouygues, un Wi-Fi 6E certifié Wi-Fi 7 et des répéteurs pour compenser
Du côté de Bouygues Telecom, la Bbox Ultym revendique le Wi-Fi 7, mais son architecture repose principalement sur un modem compatible Wi-Fi 6E, certifié Wi-Fi 7, et non conçu nativement autour de cette norme. Pour compenser, Bouygues fournit jusqu’à deux répéteurs Wi-Fi 7 (sur diagnostic), qui permettent d’optimiser la couverture dans le logement.
Ce choix technique repose davantage sur une approche maillée (mesh), qui améliore la distribution du signal, mais s’appuie sur plusieurs équipements au lieu d’un routeur principal ultra-puissant.
Une guerre de promesses vs une guerre d’architectures
La Freebox Ultra mise sur la puissance brute de son équipement central. Bouygues, sur une logique d’adaptation à l’environnement domestique via des répéteurs. Les deux stratégies ne délivrent pas les mêmes performances dans les mêmes conditions : Free favorise la simplicité et la stabilité avec un socle technique plus solide, tandis que Bouygues privilégie la souplesse au prix d’une installation plus fragmentée.
Si les deux opérateurs annoncent du Wi-Fi 7, leur conception de l’expérience utilisateur est bien différente. L’un mise sur la performance centralisée et l’intégration technologique (Free), l’autre sur une couverture maillée plus modulaire (Bouygues).
Comprendre ces différences d’architecture, c’est aussi comprendre pourquoi Bouygues attaque Free sur le terrain de la communication : parce que les promesses ne sont pas livrées de la même manière.