SFR a officialisé ses résultats annuels pour 2024, et ils confirment une dégradation commerciale historique. L’opérateur a perdu 1,3 million de clients en un an, soit quasiment le double de la perte déjà enregistrée en 2023. Mobile, fixe, revenus, rentabilité : tous les indicateurs sont au rouge, à l’exception de la fibre qui reste un rare point de progression.
Sur le mobile, la chute est spectaculaire : 1,051 million d’abonnés envolés en douze mois, ramenant la base clients à 19,4 millions. Le quatrième trimestre seul affiche encore un recul de 112 000 lignes. Même tendance sur le fixe, avec 258 000 désabonnements sur l’année et un total de 6,133 millions d’abonnés fin 2024.
Face à cette hémorragie, SFR nuance : 40 % des pertes concerneraient le prépayé, tandis que les forfaits postpayés se seraient stabilisés au second semestre. Mais la dynamique globale reste négative, et les pertes creusent un peu plus le sillon d’un opérateur en difficulté malgré de bons résultats en ce début d’année.
Une fibre en croissance, mais insuffisante
Sur le plan technologique, seul le segment fibre (FTTH, FTTB et box 4G) affiche une courbe ascendante. SFR revendique 256 000 nouveaux abonnés FTTH en 2024, pour un total de 5,082 millions. Ce chiffre traduit une progression, mais reste loin des performances affichées par ses concurrents, à commencer par Free et Orange.
Recul du chiffre d’affaires et de l’Ebitda
Côté financier, la situation ne s’améliore pas. Le chiffre d’affaires annuel recule de 5,6 %, à 10 milliards d’euros. Sur le seul quatrième trimestre, le repli est de 9 %, avec 2,528 milliards d’euros enregistrés.
Le revenu des services résidentiels baisse de 1,8 %, et celui des services mobiles chute de 6 %. L’Ebitdaal (excédent brut d’exploitation ajusté) s’établit à 3,3 milliards d’euros, soit une baisse de 9,4 % sur un an. Ce recul de la rentabilité accentue la pression sur un groupe qui reste structurellement endetté, malgré un désendettement amorcé.
Altice entre rumeurs de cession et promesses de rebond
Il est donc logique que les rumeurs de vente de SFR se multiplient. Selon plusieurs sources, Orange et Bouygues Telecom auraient étudié le dossier, sans avancer à ce stade. Un tel scénario poserait de sérieux défis réglementaires, dans un marché télécom déjà très concentré.
Arthur Dreyfuss, PDG d’Altice France, cherche à apaiser les inquiétudes. Dans une interview donnée aux Échos en février, il évoque un « nouveau chapitre » pour SFR, et promet pour 2025 « une croissance soutenue et une structure financière solide ». Mais les résultats publiés contredisent pour l’instant cette promesse de rebond.
En contraste, un Iliad offensif et en croissance
Le contraste est saisissant avec Iliad (maison mère de Free), qui a récemment publié des résultats 2024 solides : croissance du chiffre d’affaires, gains d’abonnés dans tous les segments, et une politique d’investissement maîtrisée. Free s’est notamment distingué par sa dynamique sur le FTTH et ses offres mobiles agressives à haut débit.
Là où SFR décroît, Iliad capitalise sur sa promesse de simplicité tarifaire, d’innovation continue et de couverture technique étendue. Les performances commerciales du groupe de Xavier Niel soulignent la fragilité du modèle SFR, encore tributaire d’une image brouillée, de hausses tarifaires mal perçues et de la complexité de son positionnement.
Un opérateur à la croisée des chemins
Entre chute d’abonnés, baisse de revenus et rumeurs persistantes de cession, SFR entre dans une zone de turbulences. Si la fibre apporte un maigre répit, le mobile reste son talon d’Achille. Et dans un marché français qui ne pardonne pas l’immobilisme, la comparaison avec Iliad devient plus cruelle à chaque trimestre.
2025 s’annonce comme une année charnière. Il faudra plus que des promesses pour inverser la tendance.
Un commentaire
Au moins SFR ne s’est pas fait voler les données confidentielles de ses abonnés à la différence de Free qui s’est voler plusieurs millions d’IBAN dont le mien.
Résultat : je suis victime de phishing à cause de Free que j’ai quitté. J’espère qu’ils seront condamnés avec Xavier Niel par la CNIL