Après des années de spéculations, la question d’une revente de SFR refait surface avec insistance. Alors que les marchés télécoms espagnol, italien et britannique sont en pleine consolidation, la France pourrait enfin voir émerger un scénario longtemps redouté ou espéré : le passage à trois grands opérateurs nationaux. En toile de fond, une restructuration financière complexe autour d’Altice, le groupe de Patrick Drahi. La revente de SFR pourrait fortement impacter le marché des télécoms en France.

Altice sous pression : la dette relance les discussions
La situation financière d’Altice, fortement endetté, remet la question de la cession de SFR sur la table. Selon plusieurs sources concordantes, des banques et cabinets spécialisés auraient été mobilisés pour préparer différents scénarios de vente. Officiellement, le groupe nie toute mise en vente de sa filiale télécoms, mais l’historique de communication de Patrick Drahi, peu enclin à commenter ses opérations avant leur finalisation, incite à la prudence. Une revente de SFR influencerait certainement le marché des télécoms.
Pour mémoire, la valorisation du groupe Altice France — incluant SFR — repose sur une dette estimée à plus de 26 milliards d’euros. Une revente de SFR, même partielle, constituerait un levier important de désendettement dans le marché télécoms.
Des scénarios de recomposition sous surveillance
La perspective d’un rachat intégral de SFR par un acteur français semble peu probable. Une reprise par Orange, déjà envisagée en 2016 lors des discussions avec Bouygues Telecom, ferait face à un veto quasi certain de l’Autorité de la concurrence française, voire européenne, en raison d’un risque de domination excessive du marché. Le potentiel impact sur la marché télécoms d’une revente de SFR est par conséquent surveillé de près.
Un rachat par iliad (Free) ou Bouygues créerait quant à lui un duopole, laissant un troisième acteur affaibli et risquant un déséquilibre structurel. C’est pourquoi le scénario d’un démembrement des actifs de SFR refait surface : chaque opérateur récupérerait une partie des réseaux ou filiales, selon les affinités technico-économiques existantes. La revente de SFR, à travers ce scénario, pourrait remodeler le marché télécoms.
Bouygues Telecom, déjà lié à SFR par plusieurs accords, pourrait récupérer la majeure partie des infrastructures ou du portefeuille mobile. Free et Orange pourraient, eux, viser des actifs plus ciblés : opérateurs virtuels rachetés par SFR (Syma, Prixtel, Coriolis), ou des segments du réseau fibre.
Une ouverture aux acteurs étrangers ?
Une autre option, politiquement plus sensible mais techniquement plus simple, serait une vente à un opérateur étranger. Cela permettrait de contourner certaines restrictions concurrentielles locales. Des groupes comme STC (Arabie Saoudite) ou Etisalat (Émirats Arabes Unis), déjà actifs en Europe, pourraient se positionner. Une telle opération soulèverait cependant des objections au niveau de la souveraineté numérique, sujet hautement sensible en France. L’impact sur le marché télécoms d’une telle revente de SFR serait significatif.
Le gouvernement pourrait intervenir, notamment si des actifs stratégiques (infrastructures fibre, backbone, données) étaient concernés.
Un marché en mutation rapide
L’éventuelle vente de SFR s’inscrit dans un contexte de ralentissement de la croissance organique sur le marché télécoms grand public, couplé à une intensification de la concurrence sur les offres B2B. Pour les entreprises, ce type de consolidation pourrait avoir un impact direct sur les tarifs, les services cloud, la qualité de service ou encore la couverture réseau. La revente de SFR reflète donc bien ces transformations du marché télécoms.
Pour les investisseurs et décideurs du secteur, la recomposition du marché français pourrait également servir de laboratoire d’observation pour des logiques de mutualisation ou de consolidation plus larges à l’échelle européenne.
Un moment clé pour le secteur télécoms
Si elle se concrétise, la revente de SFR ne serait pas qu’un simple mouvement capitalistique. Elle pourrait redessiner profondément le paysage des télécommunications en France, avec des effets en cascade sur l’innovation, la compétitivité et la structure du marché. Les mois à venir seront donc décisifs pour les opérateurs, les autorités de régulation et les clients – entreprises comme particuliers. La revente de SFR marque un tournant pour le marché télécoms en France.