La Ligue de Football Professionnel (LFP) traverse une phase critique sur le plan financier et médiatique. Pour tenter d’enrayer la spirale de crise liée aux droits audiovisuels, Nicolas de Tavernost, ex-président du directoire du groupe M6, vient d’accepter la direction générale de LFP Media, la structure en charge de la commercialisation des droits de diffusion de la Ligue 1.
Une nomination stratégique dans un moment charnière pour l’avenir du championnat.
Un profil rompu aux enjeux audiovisuels
Figure majeure du paysage audiovisuel français, Nicolas de Tavernost a dirigé M6 pendant plus de trente ans. Son expérience dans la négociation des droits sportifs, son réseau dans les médias et son sens du pilotage stratégique sont des atouts que la LFP entend mobiliser sans attendre.
Selon L’Équipe, sa prise de fonction devrait intervenir dans les toutes prochaines semaines. Il quitte ainsi ses fonctions auprès de CMA CGM (propriétaire de BFM/RMC) pour un nouveau défi : restaurer la crédibilité et la viabilité économique d’une Ligue 1 fragilisée par la situation de son principal diffuseur.
Un contentieux majeur avec DAZN
Le dossier le plus urgent auquel devra s’attaquer Tavernost est celui du conflit entre la LFP et DAZN, diffuseur des matchs de Ligue 1 depuis cette saison. Le groupe britannique reproche à la Ligue un manque de transparence sur le produit vendu et évoque une « tromperie sur la marchandise », avec une audience et un produit très inférieurs aux attentes.
DAZN réclame 573 millions d’euros d’indemnités, tandis que la LFP se réserve le droit de demander 200 millions d’euros supplémentaires en cas de rupture anticipée du contrat. À ce stade, les discussions sont au point mort, et les pertes de DAZN sur la saison pourraient s’élever entre 200 et 250 millions d’euros, un niveau rarement atteint pour une première année d’exploitation.
Une relance par la chaîne 100 % Ligue 1 ?
Face à l’impasse, l’hypothèse d’une chaîne dédiée à la Ligue 1, pilotée en direct par la LFP, revient dans les débats. Ce modèle, déjà envisagé après le fiasco Mediapro, impliquerait un changement radical de stratégie commerciale et des investissements lourds, mais pourrait permettre à la Ligue de reprendre le contrôle de son produit.
Le rôle de Nicolas de Tavernost serait alors de définir un modèle économique viable, en lien avec les clubs et les diffuseurs potentiels, pour garantir une visibilité optimale à la Ligue 1, sans reproduire les erreurs du passé.
Une mission de sauvetage aux enjeux multiples
La nomination de Nicolas de Tavernost intervient à un moment décisif pour l’avenir de la Ligue 1. L’ancien patron de M6 devra faire preuve de négociateur, de visionnaire mais aussi de gestionnaire de crise pour permettre à LFP Media de sortir de l’impasse.
La relance de la Ligue 1 passera donc autant par une stratégie de contenu renouvelée que par un nouveau rapport de force avec les plateformes de diffusion.
Un commentaire
Je pense que si la Ligue crée sa chaîne, elle devra être distribuée par le plus d’opérateurs possibles.
Par contre, rien ne leur empêche de demander un minimum garanti.
à imaginer qu’ils demandent à Canal entre 150-200 millions de minimum garanti, avec les différents F.A.I et Molotov, ils pourraient peut-être espèrer(tous distributeurs confondus, hors Canal) entre 150-200 millions.
Au-delà du minimum garanti par les distributeurs, une rémunération par abonnement au-dessus d’un certain seuil.
Je pense que si création de cette chaîne il y a, alors ils pourraient espérer dès la première année, au mieux 500 millions avec les différents sponsoring.
Cela serait pas trop mal.
Sans compter la distribution en direct où rien les empêcherait de proposer des bundles avec MAX ou Netflix, ou Disney…
En tout, ils pourraient espérer, à la louche vers les 550-600 millions/an en années 3 ou 4 voir monter jusque 700 millions maximum en année 5 d’existences de cette hypothétique chaîne.
Bref, Peut-être que Nicolas de Tavernost arrivera à ce même constat,