Plusieurs comparateurs de prix européens contestent, devant le tribunal d’Amsterdam, les pratiques de Google et réclament 900 millions d’euros de dommages. Cette affaire s’ajoute aux précédents contentieux opposant le géant américain de la recherche en ligne à des acteurs du web, en particulier sur des questions de concurrence et d’abus de position dominante.
Un nouveau bras de fer contre Google
Cinq sites spécialisés dans la comparaison de produits ont déposé une requête en justice, estimant que Google fausserait leur visibilité sur le moteur de recherche. Parmi ces plaignants, se trouvent notamment des plateformes connues localement : l’une est basée en Allemagne, une autre au Portugal, et une troisième au Royaume-Uni. Selon leurs dires, la mise en avant de Google Shopping aurait siphonné une partie importante de leur trafic, contribuant à une forte baisse de leurs revenus.
Ces entreprises affirment qu’en privilégiant sa propre solution de comparaison de prix, Google profite de sa prédominance sur le marché européen de la recherche en ligne, où sa part de marché dépasse nettement les 80 %. Pour faire valoir leur droit, elles s’appuient sur la législation antitrust, faisant écho à une sanction déjà prononcée contre Google en 2017 à propos de Google Shopping. Cette situation pourrait encourager les juges à envisager une nouvelle « Google amende 900 millions ».
Déjà une condamnation dans le passé
L’affaire en cours n’est pas la première qui vise Mountain View sur ce type de pratiques. Il y a quelques années, l’entreprise américaine avait écopé d’une lourde amende de la part des instances européennes pour avoir accordé un traitement préférentiel à Google Shopping dans les résultats de recherche, ce qui contrevenait aux règles de concurrence en vigueur au sein de l’UE.
À présent, les comparateurs plaignants estiment avoir subi un nouveau préjudice depuis 2022, date à laquelle, selon eux, la plateforme de Google aurait intensifié son influence sur les recherches de produits. Cette situation se serait traduite par une perte de trafic qualifié et, de fait, une chute de leurs revenus publicitaires ou d’affiliation. Ils réclament donc 900 millions d’euros pour réparer ce qu’ils considèrent comme un préjudice économique majeur.
Google défend son modèle
De son côté, la firme californienne rejette fermement ces accusations. Un porte-parole a déclaré que les évolutions de l’algorithme, l’introduction d’espaces publicitaires supplémentaires ou la mise en avant des propres services de Google répondent d’abord à l’objectif d’améliorer l’expérience utilisateur.
Selon ce représentant, les comparateurs de prix auraient dû adapter leurs méthodes de référencement et innover davantage pour se maintenir en haut des résultats. Google souligne en outre que de nouveaux acteurs auraient émergé, prenant la place des plaignants. L’entreprise défend donc l’idée que la concurrence demeure réelle et que les changements survenus relèvent davantage d’une transformation inévitable du marché que d’une volonté délibérée d’évincer les concurrents.
Des enjeux majeurs pour l’écosystème en ligne
Cette affaire illustre la difficulté de réguler les plates-formes numériques ultra-dominantes. Les comparateurs de prix, comme d’autres services en ligne (médias, agences de voyages, etc.), s’estiment à la merci des modifications successives de l’algorithme et des décisions d’intégration de Google. À chaque fois que le géant décide de promouvoir ses propres solutions ou d’adapter ses paramètres de classement, les challengers redoutent une baisse significative de leur trafic.
Reste à savoir si les juges d’Amsterdam donneront suite à la requête des plaignants et prononceront, le cas échéant, une condamnation similaire à celle déjà infligée par la Commission européenne en 2017. Quel que soit le verdict, ce procès démontre l’importance du cadre concurrentiel et la volonté des entreprises de défendre leur place dans l’écosystème numérique face à un acteur dominant. En somme, la question de « Google amende 900 millions » est cruciale pour l’avenir de la concurrence en ligne.