Ca fait quelques mois que Xavier Niel guette, tapis dans l’ombre du dossier de fusion entre TF1 et M6, de l’audition par le Sénat dans le cadre de l’enquête sur la concentration des médias qui a été diligentée à cet effet, à son audition indirecte via NJJ Médias, mercredi prochain par l’ARCOM, la nouvelle autorité de régulation issue du CSA.
Au programme, les autorisations d’émettre en TNT des anciens futurs partenaires, TF1 et M6, avant la date butoir fixée au 05 mai prochain.
Cette audition n’est pas une surprise puisque le nom de Xavier Niel était apparu dans le cadre de l’éventuelle reprise de l’ex-petite chaîne qui monte en partenariat avec le Groupe italien Mediaset, avant que cette dernière renonce à son projet de cession.
Il n’avait pas alors manqué de critiques à l’égard des deux chaînes, leur reprochant leur désuétude face à un marché ultra saturé par le streaming, dopant la créativité des plateformes en concurrence, face à un service linéaire sans aucune saveur et profondément inadapté à la mutation des modes de consommation des services audiovisuels.
Alors certes, il ne s’agit en aucun cas d’une posture officielle, mais le doute reste permis, d’autant que l’ARCOM entend lancer procéder à une étude d’impact, suivie d’une consultation publique, préalablement à un appel à candidatures concernant ces autorisations de fréquences.
Un système vieillissant qui n’attend qu’à être redynamisé.
« Renouvellement des genres faible et lent », « vieillissement de l’audience », autant de raisons pour NJJ Médias d’intervenir et de faire des propositions afin d’engager TF1 et/ou M6 sur la voie d’une modernisation profonde, basée sur l’innovation tout en brandissant l’étendard de l’indépendance des rédactions en laissant derrière un schéma passéiste qui ne participera en rien dans un avenir proche, au renouvellement de l’audience.
Pour l’heure se pose la question de l’intervention de Xavier Niel dans cette renégociation, d’autant qu’il paraît un peu court de monter un dossier financièrement viable et sérieux pour contrer les prétendants actuellement en lice pour le renouvellement de leurs propres prérogatives pour un très grand nombre de raisons ; alors quel serait l’intérêt ?
La situation ressemble pour le moins au schéma en place lors de l’arrivée de Free sur le marché de la téléphonie, avec l’absolue nécessité de bousculer les idées reçues et de pimenter le débat avec l’intervention d’un trublion qui porterait bien son nom.. et sa réputation.
Car si une attribution des fréquences à une nouvelle entité paraît peu probable, il semble clair que le marché actuel tel qu’il est conçu, ne peut plus faire face à l’expansion exponentielle des plateformes de streaming, qui ne donnent plus envie aux chaînes nationales d’être compétitives.
La déroute de SALTO en est la plus simple expression.
Reste à savoir de quelle manière Xavier Niel entend doper le marché .. s’il entend véritablement le faire.