Elon Musk ne laisse personne indifférent, et certainement pas Xavier Niel. Le fondateur d’Iliad (maison mère de Free) a récemment livré un avis tranché sur l’homme à la tête de Tesla et SpaceX. Dans son livre Une sacrée envie de foutre le bordel (Flammarion), le patron français décrivait déjà au mois de septembre dernier, Musk comme un « entrepreneur brillant », tout en ajoutant qu’il peut aussi se montrer « sale c** ». Ces termes, volontairement crus, traduisent le mélange d’admiration et de réprobation que Niel ressent envers le milliardaire sud-africain.
« Elon Musk crée de la violence »
Interrogé sur France Inter en marge du sommet sur l’Ia qui se tient actuellement à Paris, Xavier Niel n’a pas mâché ses mots. Il accuse Musk de « créer de la violence » par ses déclarations publiques et ses prises de position politiques. Soutien affiché de Donald Trump, Elon Musk multiplie les provocations sur les réseaux sociaux. Pour le fondateur de Free, il « dit un nombre de conneries impossible, improbable ». Une liberté de ton qu’il juge dangereuse, et dont les répercussions pourraient bien rattraper le patron de Tesla : « Quand on fait des conneries, on finit toujours par les payer. »
Un génie… parfois « co***** »
Invité des 4 Vérités sur France 2, Xavier Niel a réitéré sa vision contrastée. D’un côté, il reconnaît en Elon Musk « le plus grand entrepreneur du monde », capable de révolutionner des secteurs entiers à lui seul. Mais il fustige aussi un comportement parfois limite : « C’est un garçon qu’on va qualifier, au minimum, de complexe, je vais utiliser un mot difficile, peut-être parfois un co*****. » Dans la bouche du patron d’Iliad, ce jugement souligne à quel point Musk, malgré son génie, se montre clivant.
Un regard sur la politique… et un rêve de mairie
Moins loquace lorsqu’il s’agit de politique nationale, Xavier Niel affiche néanmoins ses ambitions pour la ville lumière. Dans son livre, il explique rêver de devenir maire de Paris : « Je trouverais ça génial. Pourquoi pas, un jour, dans vingt ans, quand je serai vieux et que j’arrêterai les télécoms. » Inspiré par l’exemple de Michael Bloomberg à New York, Niel se verrait bien mettre sa fortune au service de la capitale. « J’ai quelques idées sur le Grand Paris, j’ai vécu à Créteil », assure-t-il.
Invité à préciser ses intentions, il persiste et signe : « J’adore ma ville. (…) Le maire est proche des gens, au contact des Français, donc j’adore ce métier. » S’il n’a pas encore franchi le pas, le désir d’œuvrer à l’échelle municipale semble bien réel.
Entre admiration et avertissements
Au-delà de la polémique autour d’Elon Musk, Xavier Niel met en avant un point crucial : le succès fulgurant d’un entrepreneur ne doit pas occulter la responsabilité sociale qui l’accompagne. Les innovations de Musk fascinent autant qu’elles divisent, et ses positions politiques se muent parfois en controverses explosives. Pour le patron de Free, le plus grand risque pour un leader de cette trempe reste la déconnexion progressive vis-à-vis de l’opinion publique.
Au final, Xavier Niel continue de louer la créativité et la vision hors norme d’Elon Musk, tout en émettant de sérieuses réserves sur le caractère et la posture du milliardaire. Pas question pour autant de s’arrêter à la critique : à sa manière, le Français nourrit lui aussi de grandes ambitions et semble prêt, un jour, à sortir du monde des télécoms pour s’attaquer à un nouveau défi… municipal.