Xavier Niel, à travers son fonds d’investissement NJJ Holding, a récemment acquis les opérateurs Datagroup-Volio (fixe) et Lifecell (mobile) en Ukraine. Ce projet de rachat majeur s’inscrit dans une vision stratégique de relance des télécommunications dans un pays ravagé par la guerre. Pour soutenir cette acquisition et permettre le développement de ces deux acteurs, un financement de 435 millions de dollars a été obtenu. Cette somme sera apportée à parts égales par deux grandes institutions financières : la Société Financière Internationale (IFC), une branche de la Banque mondiale, et la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), chacune fournissant 217,5 millions de dollars de dette à long terme.
Une relance nécessaire dans un pays en reconstruction
Depuis l’invasion russe en 2022, les infrastructures ukrainiennes, notamment dans le domaine des télécommunications, ont subi des dégâts considérables. Les dommages étaient estimés à près de 1,9 milliard de dollars il y a plusieurs mois, un chiffre qui n’a cessé d’augmenter avec la poursuite des hostilités. Le rachat de Datagroup-Volio et de Lifecell par Xavier Niel vise à combler une partie des pertes et à remettre en marche des services indispensables pour la population et les entreprises ukrainiennes.
Le plan de Xavier Niel est ambitieux : il s’agit de créer un opérateur convergent capable de proposer à la fois des services fixes et mobiles, avec potentiellement des offres groupées. Toutefois, la mise en œuvre complète de cette stratégie pourrait prendre encore quelques mois, le temps de finaliser les opérations et de stabiliser l’environnement économique du pays.
Le rôle clé de la communauté internationale dans la relance économique de l’Ukraine
L’investissement de 435 millions de dollars est qualifié de crucial par Xavier Niel, affirmant que sans le soutien financier de l’IFC et de la BERD, l’opération aurait été « impossible ». Ce projet représente également un signal fort pour les autres investisseurs internationaux quant à la résilience de l’économie ukrainienne et son potentiel de redressement. Selon Makhtar Diop, directeur général de l’IFC, « ce projet est le plus gros investissement direct étranger réalisé par un investisseur stratégique majeur depuis l’invasion russe ». Il souligne également l’importance de cet engagement pour améliorer la connectivité numérique et la résilience du réseau ukrainien, des services jugés vitaux pour des millions d’Ukrainiens.
D’autres acteurs télécoms misent sur l’Ukraine
Xavier Niel n’est pas le seul à croire au potentiel de l’Ukraine. Kyivstar, opérateur historique ukrainien appartenant au groupe Veon, a annoncé un investissement de 1 milliard de dollars sur les cinq prochaines années pour renforcer son infrastructure télécom. Ces investissements conjoints de plusieurs acteurs du secteur visent à rétablir et moderniser les réseaux de télécommunication du pays, indispensables pour la reprise économique et le quotidien de millions d’habitants.
Le marché ukrainien, en dépit des difficultés liées à la guerre, continue d’attirer l’attention de grands investisseurs, porteurs d’espoir pour un avenir où la reconstruction ira de pair avec le développement numérique. L’implication de figures comme Xavier Niel ou des groupes internationaux comme Veon prouve que le secteur des télécoms pourrait devenir un pilier central de la relance économique du pays.