Hier soir, Xavier Niel a enflammé l’Olympia lors d’une prestation qui a marqué les esprits. Entrepreneur hors normes, fondateur de Free et milliardaire iconoclaste, il a livré une intervention fidèle à son image : audacieuse, provocante, et teintée d’un franc-parler devenu sa marque de fabrique.
Avec pour toile de fond la sortie imminente de son livre d’entretiens avec Jean-Louis Missika, intitulé Une sacrée envie de foutre le bordel, l’homme d’affaires a su capter l’attention d’une audience venue nombreuse pour entendre ce que certains qualifient déjà de « discours-manifeste. »
Un lieu mythique pour un événement hors du commun
L’Olympia, salle légendaire du spectacle parisien, semblait être l’écrin idéal pour ce moment tant attendu. Xavier Niel y a pris la parole avec l’assurance de celui qui bouscule les codes, non seulement de l’entrepreneuriat mais aussi de la société française dans son ensemble.
Son discours, tour à tour caustique et inspirant, a balayé des sujets aussi divers que le rôle des grands groupes dans l’innovation, l’avenir de la technologie en France, et les obstacles auxquels sont confrontés les entrepreneurs.
Provocation, jeunisme sans excès et engagement
Fidèle à sa réputation de trublion des télécoms, Niel a multiplié les piques à l’égard des régulateurs, des institutions et des entreprises traditionnelles. Il n’a pas hésité à critiquer frontalement certains acteurs, qu’il accuse de freiner l’innovation au profit d’intérêts établis.
Son ton parfois acerbe a donné le ton à une soirée placée sous le signe de la rupture et de la remise en question des conventions.
La notion de bordel fait référence à son désir de voir émerger de nouveaux entrepreneurs capables de bousculer les normes, comme lui l’a fait avec Free, Station F, ou encore ses investissements dans les médias et l’immobilier. Ce langage, délibérément cru et sans filtre, est devenu un leitmotiv chez Niel, qui se plaît à provoquer pour mieux faire passer ses idées.
Une vision de la France de demain
Mais au-delà des provocations, ce qui a véritablement marqué cette intervention à l’Olympia, c’est la vision optimiste et radicale que Niel propose pour la France de demain.
Face aux blocages qu’il perçoit dans le système économique et politique actuel, il appelle de ses vœux une révolution culturelle en faveur de l’entrepreneuriat, de l’innovation et de la prise de risques.
Pour lui, le pays doit cesser de brider ses talents et encourager ceux qui, comme lui, ont une « envie de foutre le bordel » pour construire quelque chose de nouveau.
Au cours de la soirée, il a également pris le temps de revenir sur sa propre carrière, évoquant son parcours atypique, de ses débuts dans le minitel rose à la création d’une entreprise qui allait révolutionner le marché des télécoms en France en passant par la prison de la Santé et sa passion pour les catacombes.
Ses anecdotes, souvent truffées d’humour, ont su faire mouche auprès du public, rappelant que derrière le milliardaire, se cache avant tout un homme passionné et visionnaire. Mais aussi une âme sensible à l’image de son hommage à sa famille tant dans le livre que sur scène.
Une soirée entre inspiration et défi
Pour ceux qui espéraient des annonces fracassantes, la soirée à l’Olympia a peut-être laissé sur leur faim. Cependant, Xavier Niel a clairement atteint son objectif : inspirer et provoquer la réflexion.
En posant un regard acéré sur la situation actuelle de l’économie française, il a incité son auditoire à questionner le statu quo et à envisager de nouvelles manières de créer, d’innover, et de réussir. Sans avoir peur du risque.
Son intervention résonne comme un appel à l’action. À l’image du titre de son livre, c’est bien un « fucking bordel » que Xavier Niel veut semer, dans le but de favoriser un écosystème où la créativité et l’audace sont encouragées, même (et surtout) au détriment de l’ordre établi.
Ce passage à l’Olympia s’inscrit donc dans la continuité de son engagement pour soutenir la nouvelle génération d’entrepreneurs. Avec Une sacrée envie de foutre le bordel, qui sortira le 25 septembre, il entend non seulement raconter son parcours, mais aussi insuffler une énergie nouvelle à ceux qui souhaitent transformer la société française. Un « fucking bordel » peut-être, mais un bordel créatif et porteur de sens.