Le livre tant attendu de Xavier Niel, intitulé « Une sacrée envie de foutre le bordel », sortira le 25 septembre prochain aux éditions Flammarion mais nous en avons eu un exemplaire lors mercredi dernier. Pour rappel, cet ouvrage, qui retrace les entretiens de l’entrepreneur avec Jean-Louis Missika, a déjà suscité de nombreuses réactions dans les cercles économiques et médiatiques. Alors, que penser de ce nouveau manuel de l’un des milliardaires les plus atypiques de France ?
Dès le titre, Xavier Niel, fondateur de Free et figure emblématique du paysage entrepreneurial français, annonce la couleur : il n’est pas là pour donner des recettes miracles, mais plutôt pour partager sa vision décomplexée du business et de la réussite. Le livre, conçu comme une série d’entretiens avec Jean-Louis Missika, explore les étapes clés de sa carrière, ses coups de génie, mais aussi ses provocations et prises de position qui l’ont souvent mis à contre-courant de l’establishment.
L’ouvrage se veut une réflexion sur ce que signifie être entrepreneur aujourd’hui en France, un pays souvent accusé de brider les esprits novateurs par un excès de régulation et de bureaucratie. Xavier Niel, qui n’a jamais hésité à bousculer les règles du jeu, partage ses coups de gueule, mais aussi ses doutes et ses questionnements sur le rôle de l’entrepreneur dans la société.
Sa propre vision de la réussite
Au-delà des anecdotes croustillantes sur la création de Free et ses multiples batailles contre les mastodontes des télécoms, Xavier Niel dévoile les coulisses de sa réussite. Il parle de son parcours atypique, marqué par une autodidaxie assumée, des erreurs de jeunesse, et une volonté farouche de se frayer un chemin malgré les embûches. Pour Xavier Niel, devenir milliardaire n’est pas un objectif en soi, mais plutôt une conséquence naturelle d’une passion et d’une persévérance sans faille.
Ce témoignage est aussi l’occasion pour lui de revenir sur des sujets qui lui tiennent à cœur, comme l’éducation, l’accès à l’Internet pour tous, et l’importance de soutenir les nouvelles générations d’entrepreneurs à travers son école 42 et son fonds d’investissement Kima Ventures.
Entre provocation et réflexion
La sortie de ce livre divise déjà les opinions. Pour certains, il s’agit d’une nouvelle provocation d’un entrepreneur iconoclaste qui n’a jamais caché son mépris pour les conventions. D’autres y voient un manuel précieux pour comprendre les ressorts psychologiques et les stratégies d’un homme qui a su transformer ses idées en succès économiques retentissants.
Les critiques qui ont eu accès à l’ouvrage soulignent un style direct, sans fioritures, parfois provocateur, mais toujours sincère. Xavier Niel n’hésite pas à remettre en question les dogmes de l’économie traditionnelle, à critiquer le manque de prise de risque en France, et à défendre sa vision d’une entreprise au service de la société. Il revient également sur ses confrontations avec l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), ses batailles contre les oligopoles des télécoms et les tensions avec ses rivaux.
Une réception mitigée par les analystes
Si certains saluent le franc-parler de Xavier Niel et sa capacité à inspirer la prochaine génération d’entrepreneurs, d’autres estiment que le livre manque de profondeur analytique. « Ce n’est pas un manuel pour devenir milliardaire, mais plutôt un manifeste pour ceux qui veulent bousculer l’ordre établi », résume un analyste économique.
De notre point de vue, le recueil se lit facilement et s’il ne donne pas de recette miracle, il permet clairement de poser les problématiques liées à l’éducation ou bien la difficulté d’entreprendre en France.
L’ouvrage promet de susciter le débat, notamment sur la manière dont les entrepreneurs sont perçus, et sur le rôle que Xavier Niel entend jouer dans cette transformation. Alors que sa sortie publique approche, les attentes sont grandes et les critiques ne manqueront pas de se faire entendre.
Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, le livre devrait marquer quelques esprits et susciter des discussions sur ce que signifie vraiment « réussir » dans le contexte actuel. Reste à voir comment il sera accueilli par le grand public, le 25 septembre prochain.