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Millicom met des bâtons dans les roues de Free et affiche des ambitions démesurées

Crédit photo Freenews / Isabelle Deromas

Xavier Niel, fondateur de Free et magnat français des télécommunications, a exprimé il y a quelques semaines maintenant son intention de racheter Millicom, un groupe luxembourgeois de télécommunications bien connu pour sa marque Tigo et opérant principalement en Amérique du Sud. Cependant, Millicom a vivement recommandé de rejeter cette offre, la jugeant trop basse et ne reflétant pas la véritable valeur de l’entreprise.

Par l’intermédiaire de son véhicule d’investissement Atlas Luxco, Xavier Niel a proposé une offre de rachat pour Millicom de plus de 4 milliards de dollars. Après avoir acquis progressivement 30 % du capital de Millicom International Cellular, Niel a fait une offre pour racheter les actions restantes à 24 dollars par action.

Le rejet de l’offre par Millicom

Un comité composé de membres indépendants du conseil d’administration de Millicom s’est réuni début juillet pour examiner l’offre de Niel. Ce comité a conclu que l’offre sous-évaluait « considérablement Millicom » et n’était « pas dans le meilleur intérêt de Millicom et de ses actionnaires ». Selon eux, l’offre ne tenait pas compte des perspectives à long terme de l’entreprise, qui pourrait générer jusqu’à 833 millions de dollars de flux de trésorerie d’ici 2026.

Le comité a également souligné que le prix proposé par Niel était nettement inférieur à celui d’autres transactions comparables dans le secteur des télécommunications. En fait, l’offre de Niel représentait une décote de 37,3 % par rapport au prix par action basé sur des évaluations similaires. De plus, cette offre était inférieure de 2,2 % au cours de clôture de l’action Millicom du 28 juin, dernier jour avant l’annonce de l’offre.

Les ambitions de Millicom sont-elles raisonnables ?

Millicom a clairement fait savoir que son plan à long terme serait bien plus bénéfique pour les actionnaires que l’offre de Xavier Niel. Le groupe a appelé ses actionnaires à ne pas céder à l’offre de rachat et à conserver leurs actions, en insistant sur le fait que les perspectives de croissance et de rentabilité futures de l’entreprise surpasseraient largement l’évaluation proposée par Niel.

Bien que cette offre ait été rejetée, Xavier Niel n’a pas encore dit son dernier mot. Il a la possibilité de formuler une nouvelle offre, potentiellement plus élevée, pour tenter de convaincre les actionnaires et le conseil d’administration de Millicom. Cette situation reste donc ouverte, et il sera intéressant de voir si Niel augmentera son offre ou cherchera d’autres moyens de réaliser ses ambitions de croissance à l’international.

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