La Tribune consacre son enquête du jour à Xavier Niel, l’actionnaire majoritaire et « gourou » d’Iliad/Free.
Revenant sur la fête consacrée aux 10 ans de Free, vendredi dernier à Bercy, le journal en profite pour analyser la candidature d’Iliad à la quatrième licence de téléphonie mobile. Et de se demander si la présence de deux anciens du groupe… Téléphone était vraiment une coïncidence 😉
La Tribune analyse tout d’abord le destin hors du commun d’Iliad. « En Bourse, la start-up qui puise ses origines dans le Minitel vaut plus de 4 milliards d’euros. 500 millions d’euros de plus qu’Air France-KLM ». Mais c’est ici le personnage de Xavier Niel qui intéresse vraiment les journalistes. Une « icône patronale […] moins à l’aise en public que Steve Jobs », qui sait jouer de son côté Rock n’roll.
Back in the days, lors des premiers pas de Free dans le monde de l’Internet, sa réputation de trublion était plutôt un atout, presque un argument commercial. Xavier Niel est un « champion de la provocation », qui n’hésite pas, récemment encore, à qualifier France Telecom de « délinquant multirécidiviste » (cette sortie lui avait d’ailleurs valu un procès en diffamation).
Pourtant, pour décrocher la précieuse licence 3G, le dirigeant est bien conscient qu’il lui faudra rentrer dans le moule et ne pas faire trop de vagues. Sa promesse de « diviser par deux la facture téléphonique d’un foyer français » a mis l’opinion publique dans sa poche… et les opérateurs parmi ses ennemis jurés. Une véritable stratégie du TSF (Tout Sauf Free) s’est échafaudée, contraignant XN à revoir à nouveau ses plans. De ses propres dires, « pour la quatrième licence mobile, il a fallu rencontrer beaucoup de monde dans les ministères et au Parlement. Je suis devenu un peu plus politically correct ».
Le journal en conclut que Xavier Niel « a bien compris les vertus de la Realpolitik ». Pourtant, le trublion du passé est-il véritablement mort ou simplement sagement tapi dans l’ombre, prêt à bondir de nouveau une fois sa licence décrochée ? N’en parlons pas trop fort, Bercy pourrait nous lire…
Source : La Tribune du 7 octobre 2009, Comment Xavier Niel tisse sa toile