Le constructeur de smartphones Wiko, qui a longtemps vanté ses origines françaises dans ses publicités, passe intégralement sous pavillon chinois après sa prise de contrôle à 100% par Tinno.
Pour les plus observateurs, ce n’est pas une surprise : la marque, fondée à Marseille, avait depuis sa création pour actionnaire majoritaire le groupe chinois Tinno, qui en détenait déjà 95% des parts. Cela n’empêchait pas Wiko de s’afficher régulièrement, à grands coups d’affiches publicitaires, comme une « entreprise française ».
Même la production des mobiles était déjà réalisée en Chine. Le siège français, constitué d’environ 250 salariés, s’occupe essentiellement de la conception initiale des modèles, du marketing, et du service après-vente pour l’Hexagone.
Finalement, rien ne change
En s’emparant des 5% de capital restants, jusque là détenus par les fondateurs français de la marque, Tinno complète sa fusion avec Wiko. Mais en pratique, rien ne devrait véritablement changer. Laurent Dahan, fondateur de l’entreprise, conserve son poste à la tête de Wiko. Le siège restera basé à Marseille, et aucun emploi ne devrait être remis en question.
Il n’en reste pas moins que Wiko restera une marque dite « française » sous pavillon chinois, avec les polémiques que cela peut engendrer. Rappelons qu’en novembre 2017, un logiciel espion a été repéré dans le système embarqué de certains smartphones Wiko : celui-ci transmettait un certain nombre de données, dont l’emplacement GPS de l’utilisateurs, aux serveurs de Tinno en Chine. Du reste, aux États-Unis, c’est une autre entreprise chinoise (le géant Huawei) qui a été épinglée pour son intégration de spywares — depuis, la marque a été bannie de la commercialisation chez plusieurs opérateurs américains.