Xavier Niel était l’invité du colloque 2011 organisé par l’ARCEP, tenu hier et diffusé en direct sur Internet. Sans faire une seule fois référence au succès de l’offre Freebox Révolution, il y est passé rapidement de sujet en sujet, évoquant notamment la politique d’investissements de Free ou ses défis sur le mobile. Il s’est également attardé sur le statut du déploiement de la fibre optique en France…
En guise d’introduction, Xavier Niel a rappelé l’importance de la régulation en France et son impact sur un marché concurrentiel. Il y a fait l’apologie de l’« innovation » et de la « création », ayant « permis l’émergence du triple play ». « Les nouveaux entrants sont ceux qui investissent toujours le plus et créent le plus d’emplois », affirme-t-il, prenant l’exemple de Free : « nous investissons chaque année 40% de notre chiffre d’affaires. [Cette année,] on a un chiffre d’affaires de l’ordre de 2 milliards d’euros, on investit à peu près 800 millions d’euros ».
Tout comme son confrère Jean-Bernard Lévy, le président du directoire de Vivendi (SFR), Xavier Niel a émis le constat d’un véritable gâchis d’investissements par les opérateurs sur le déploiement de la fibre optique :
« Aujourd’hui, tous les acteurs déploient en France des réseaux de fibre optique les uns à côté des autres. (…) Dans Paris, vous prenez une rue donnée, il y a quatre réseaux de fibre optique les uns à côté des autres, et chacun de ces réseaux peut accueillir l’ensemble des besoins nécessaires aux opérateurs et aux consommateurs. Donc, on a jeté collectivement environ 500 millions d’euros par an », explique-t-il, faisant un bilan amer de l’attitude de l’ensemble des opérateurs télécoms.
Il a enfin évoqué le manque de concurrence sur le mobile en France. Pour lui, la multiplication du nombre d’offres commercialisées par chaque acteur est un « indicateur-clé » du manque de transparence sur un marché donné : enainsi, des « centaines d’offres » différentes sont proposées par les opérateurs français, contre « deux offres en moyenne » sur le fixe (haut débit).
Il a enfin appelé le gouvernement, en particulier le ministre Éric Besson, à ne pas céder à « une vision à court terme, budgétaire » en ce qui concerne l’attribution des licences 4G. Les pouvoirs publics doivent rester « vigilants » et faire preuve d’une vision « industrielle et concurrentielle », d’après Xavier Niel.