Une journaliste des Échos, Solveig Godeluck, a été mise en examen jeudi 22 novembre, suite à une plainte en diffamation déposée par Free Mobile visant un de ses articles.
La plainte vise un article intitulé “Pour faire face à Free, Bouygues lance un plan d’économies”, publié le 1er mars 2012 par le journal. Les propos incriminés sont ceux de Didier Casas, secrétaire général de Bouygues Télécom, relayés dans l’article : il y parlait, à propos du réseau de Free Mobile, d’une « notion nouvelle de réseau vide qui couvre ».
Didier Casas confirme être également l’objet d’une plainte en diffamation de la part de “Free Mobile, mais après avoir été entendu (en tant que témoin assisté”), il n’a pas été mis en examen.
On se souvient qu’au mois de mars, Free Mobile émettait dans un communiqué de presse un avertissement très clair. L’opérateur y informait qu’il « attaquera en justice toute personne dénigrant la réalité de sa couverture ou de ses investissements ». Cette nouvelle action est donc perçue comme une tentative d’intimidation supplémentaire par les journalistes, mais également les rédacteurs de la communauté de Freenautes.
Xavier Niel est généralement perçu comme « très procédurier », indique Renaud Lecadre, journaliste à Libération, qui a déjà fait l’objet de cinq procès en diffamation, qu’il a tous remportés.
De son côté, le fondateur de Free tient à préciser que « la plainte n’est pas dirigée contre un journaliste, mais contre les propos d’un concurrent. Par le passé, j’ai porté plainte contre Libération, ce qui a entraîné une interpellation violente de Vittorio de Filippis. Je n’ai tiré aucune fierté de cet épisode et j’ai arrêté avec ces bêtises. Dans le cas de l’article des Echos, il s’agit de concurrents qui tiennent des propos diffamants et agressifs ». Et d’affirmer que son intention n’est pas d’intimider les journalistes : « il y a trente articles par jour écrits sur Free. Si je devais intervenir à chaque fois, je ne le pourrais pas. Simplement, j’ai une proximité plus grande avec certains journalistes, que je connais depuis vingt ans ».
Freenews tient à apporter tout son soutien à Solveig Godeluck et à la rédaction des Échos dans cette affaire.
Source : Le Monde