Le communiqué de presse qui va suivre a été publié par Dow Jones Newswires il y a quelques semaines (autour du 20 Mars).
On peut y lire un certain nombre de choses intéressantes (petit topo sur Free, sur Xavier Niel, sur ce qui fait le succès de Free, ce qui enquiquine les autres, et la légendaire courtoisie des gens de TF1).
Edit : Olivier 06/04/04 14:48 – Traduction Francaise
Version francaise, par Gozav :
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Par Benoit Faucon
Du DOW JONES NEWSWIRES
PARIS (Dow Jones)— Autrefois une société de rencontres en ligne (**Iliad a fait fortune grâce au minitel rose**), Iliad est devenu une société innovante dans le domaine d’Internet et des télécommunications, avec un goût prononcé ces dernières semaines pour les annonces fracassantes dans le tranquille milieu du business français.
Plus récemment, le groupe s’est mesuré à un géant français en déposant une plainte afin de forcer TF1 à rendre son contenu diffusable par Iliad. Lors de la procédure judiciaire (le 3 Mars 2004), le PDG de TF1, Patrick Le Lay, a utilisé un langage plus commun à “Buffy” qu’au monde des affaires français.
“Vous n’avez pas le droit de me poursuivre”, dit P. Le Lay à Michael Boukobza, Directeur Général Adjoint, d’après une personne présente alors. “Je vais vous clouer au mur (**j’épargne les précision sordides**)”.
Ni TF1, ni Iliad ne souhaite commenter cette phrase.
Ce n’était pas la première fois qu’Iliad s’attirait le courroux des poids lourds de l’industrie française. Le 30 janvier 2004, Iliad est devenu la première société de télécommunications à faire son introduction en Bourse depuis 3 ans, coiffant au poteau son rival LDCom qui avait publiquement prévu son introduction en Bourse cette année. LDCom, qui a changé de nom pour Neuf Telecom, est une filiale d’un des plus grand nom du business français : Louis Dreyfus. En fait, Iliad est le seul acteur majeur sur le marché des télécoms français qui ne dépende pas d’une énorme société (**Wanadoo = France Telecom, Cegetel = Vivendi Universal, etc**).
D’autant plus qu’Iliad a réussi à devancer ses concurrents sur la mise à disposition d’une nouvelle technologie qui permet d’offrir la tant promise convergence des médias et des télécoms (**la Freebox**)
La technologie d’Iliad utilise les connexions Internet à une vitesse plus élevée que les connexions haut débit traditionnelles afin de diffuser des signaux télévision. De la même façon qu’un internaute peu visiter n’importe quel site parmi les milliards que propose le Web, les utilisateurs de cette technologie mise en avant par le groupe pourront regarder n’importe quelle émission télé, l’arrêter, la redémarrer et les “rembobiner” à volonté.
Et tout cela est transporté par la vieille paire de fils de cuivre qui transporte les classiques signaux téléphoniques, sans interrompre les appels téléphoniques ordinaires, en utilisant une technologie à haute vitesse appelée DSL (**ADSL**).
Iliad est y parvenu deux semaines avant son concurrent France Telecom, qui aime se croire champion de la technologie.
Cependant, c’est en tentant de parier sur l’innovation technologique qu’est arrivée cette bataille face à TF1. Cette société, qui possède la chaîne de télé ayant le plus fort audimat du pays, ne souhaite pas ouvrir l’accès à son contenu à Iliad. A la place, TF1 souhaite seulement l’ouvrir à sa propre offre satelitte (TPS) et à l’offre internet de France Telecom (**Wanadoo**), avec qui TF1 a signé un accord.
Une société moteur de l’innovation
Mathieu Robilliard, analyste chez le courtier Exane, déclare qu’Iliad est plus qu’un simple gêneur dans le milieu des affaires français, en étant à la place un catalyseur, suscitant des réactions de la part de concurrents plus importants.
Après l’introduction en Bourse d’Iliad par exemple, le PDG de France Telecom Thierry Breton a déclaré lors d’une conférence qu’Iliad avait maintenant de gros moyens d’investir dans l’Internet à haut débit, et ainsi devenir un concurrent bien plus sérieux.
Ceci ainsi que le lancement de la TV par l’ADSL chez Iliad ont été les causes principales du rachat par France Telecom des 29.4% de Wanadoo qu’elle ne possédait pas encore.
Iliad peut maintenant être en position d’opposer une concurrence importante, mais reste cependant minuscule si on la compare à Wanadoo.
Le fournisseur d’accès d’Iliad, Free, est numéro deux en France avec 485 000 abonnés à son service ADSL, alors que Wanadoo en compte 1,816 million.
Le chiffre d’affire qu’Iliad tire de l’accès à Internet a été de 117 millions d’euros en 2003, ce qui représente une maigre part des 1.031 milliards d’euros que Wanadoo a engrangé de la même activité, bien que tout ne provienne pas de son activité en France
Cependant, France Telecom considère toujours Iliad comme un concurrent sérieux, d’où le précédent rachat afin de consolider sa position dans Wanadoo.
Un autre concurrent qui a raté l’effet galvaniseur est LDCom, connu sous le nom de Neuf Telecom. En décembre, quand les premières rumeurs de l’introduction en Bourse d’Iliad firent surface, LDCom décida d’accélérer le choix d’une banque d’investissement pour sa propre introduction, en rencontrant un certain nombre de banquiers, d’après une personne proche de Neuf Telecom.
Les dirigeants de cette société “ont été choqués” par le milliard d’euros qu’à levé Iliad, déclara cette personne.
A la place, Neuf Telecom semble plus intéressé par une solution différente : fusionner ses activités avec celle de la filiale de téléphonie fixe de SFR Cegetel, d’après des sources proches des deux sociétés.
SFR Cegetel est contrôlé à 56% par Vivendi Universal et 44% par Vodafone.
Les tractations à propos de cette fusion signifient que les rapides idées d’introduction en Bourse de LDCom ont été mises de côté.
Neuf Telecom a refusé de commenter le sujet alors que Cegetel a confirmé qu’ils discutent de la fusion avec cette société.
Un des buts de cette fusion serait de contrer l’offensive d’Iliad sur le marché du haut débit, aurait dit Jean-Bernard Levy (Directeur Général Adjoint) d’après une personne proche de la société.
Mais l’ascension d’Iliad au sommet ne garantit pas le succès sur le long terme.
“La concurrence (sur le marché du haut débit) ne cesse de s’intensifier en France et les prix chutent. De plus, la stratégie de Free est très dépendante du cadre réglementaire (**décisions de l’ART**).” écrit Exane dans un article de Janvier.
Des débuts modestes
Pour tout le malaise que sa société a créé au sein des grandes entreprises françaises, Xavier Niel (fondateur et PDG d’Iliad) insiste sur le fait qu’il n’a jamais voulu être trop agressif.
“Nous sommes en bons termes avec France Telecom” dit il. “Quand nous déposons une plainte contre eux, nous les faisons avec le sourire”.
Xavier Niel, 37 ans, a l’habitude d’être considéré comme un franc-tireur.
Elevé dans la classe ouvrière des banlieues de Creteil, à l’Est de Paris, il n’a pas fait d’études dans une des meilleures écoles françaises, contrairement à la plupart des dirigeants des entreprises du pays.
En 1987, il a créé un service de rencontre en ligne basé sur le prédécesseur “made in France” d’Internet : le Minitel.
En utilisant quelques bénéfices, il a participé au lancement du premier fournisseur d’accès français : Worldnet. A l’époque, France Telecom ne voyait pas l’intérêt de s’installer sur le marché d’Internet.
Quatre ans plus tard, il lança Free, le premier fournisseur d’accès gratuit en France, espérant au début que cela développerai son service de rencontre basée sur le Minitel
La société commença à faire des bénéfices en 2001, et ces bénéfices ont continué de croître grâce à une combinaison de gestion ferme et de développement maison de logiciels open-source.
Le chiffre d’affaire total d’Iliad (incluant les revenus des ses services de téléphonie et de contenu) s’est élevé à 293.1 millions d’euros en 2003, soit une augmentation de 83%. Son bénéfice net était de 33.9 millions d’euros, comparés aux 23.8 millions de 2002 cela représente une augmentation de 42%.
Ces chiffres ont apparemment convaincu les investisseurs. Le premier jour de sa mise sur le marché, la valeur du titre Iliad a pris +30%.
Sites Internet des sociétés : http://www.iliad.fr, http://www.wanadoo.com, http://www.francetelecom.com, http://www.neuf.com, http://www.cegetel.fr/
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Version originale :
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By Benoit Faucon
Of DOW JONES NEWSWIRES
PARIS (Dow Jones)— Once an online dating company, Iliad SA (403591.FR) has become an innovative Internet and telecoms company with a pronounced tendency in recent weeks of ruffling feathers in France’s cozy business establishment.
Iliad most recently thumbed its nose at a French titan by filing a formal complaint to try to force Television Francaise 1 (5490.FR) to make its content available to Iliad. During court proceedings over the complain on March 3, furious TF1 Chief Executive Patrick Le Lay reportedly used language more normally suited to “Buffy, The Vampire Slayer” than to French business circles.
“You don’t have the right to sue me,” Le Lay told Iliad Chief Operating Officer Michael Boukobza, according to a person who was present. “I am going to nail you down on the wall in blood.”
Neither TF1 nor Iliad would comment on the remark.
That wasn’t the first time this year Iliad has roused the ire of French business leaders. On Jan. 30, it became the first telecoms company in three years to make an initial public offering – beating to the punch rival LDCom, which had openly been planning to stage an IPO this year. LDCom, which has changed its name to Neuf Telecom, is an offshoot of one of French business’ most established names, Louis Dreyfus Et Cie (LDR.YY). In fact, Iliad is the only large player in the country’s telecom market that isn’t backed by a corporate titan.
Even so, it managed to beat rivals to the rollout of a new technology that promises to deliver on the long-promised convergence of media and telecoms.
Iliad’s technology uses Internet links at much higher speeds than conventional broadband to carry TV signals. In the same way that a web surfer can visit any of perhaps billions of Web sites at will, consumers using the technology being promoted by Iliad would be able watch any of millions of programs, stopping, starting and rewinding at will.
And it’s all carried over the old copper wires that carry conventional telephone signals – without disrupting conventional calling – using a high-speed technology known digital subscriber lines.
Iliad got there two weeks before rival France Telecom SA (FTE), which likes to think of itself as a technology champion.
But trying to deliver fully on the technology’s promise led to its battle with TF1. That company – which owns the TV channel with the highest audience in the country – doesn’t want to offer Iliad access to its content. Instead, TF1 wants to provide access only to its satellite package, TPS, and to France Telecom’s Internet offering, with which it has signed an alliance.
A Catalytic Company
Mathieu Robilliard, an analyst at broker Exane, said Iliad is more than merely an irritant to the French establishment, serving instead as a “catalyst,” “sparking reactions from larger competitors.”
After Iliad’s IPO, for example, France Telecom Chief Executive Thierry Breton remarked at a company meeting that Iliad now had strong means to invest in high-speed Internet – and to become a more serious competitor.
That and Iliad’s launch of TV over DSL, said Robilliard, were key reasons behind France Telecom’s buyout of the 29.4% of Internet provider Wanadoo (12415.FR) it doesn’t already own.
Iliad may now be in a position to offer serious competition, but it remains small in comparison with Wanadoo.
Iliad’s Internet access provider, Free, is number two in France with 485,000 subscribers to its DSL service, while Wanadoo has 1.816 million.
And Iliad’s revenue from Internet access was EUR177 million in 2003, a fraction of the EUR1.031 billion Wanadoo generated from the same activity, though not all of it was from France.
But France Telecom still apparently takes Iliad’s challenge seriously, hence the former monopoly’s move to consolidate its position in Wanadoo.
Another competitor that has felt the catalytic effect is the former LDCom, which is now known as Neuf Telecom. In December, when news of the Iliad IPO first emerged, LDCom decided to speed up the selection of an investment bank for its own offering by meeting a number of bankers, according to a person familiar with Neuf Telecom.
That company’s executives “were shocked” by the EUR1 billion valuation put on rival Iliad, that person said.
Instead, Neuf Telecom seems more interested in a different path : merging its activities with SFR Cegetel’s fixed-line unit, according to sources familiar with both companies.
SFR Cegetel is 56% controlled by Vivendi Universal SA (V) and 44% owned by Vodafone Group PLC (VOD).
The merger discussions mean the fast-track IPO plans have now been put on the back burner.
Neuf Telecom declined to comment on the matter, while Cegetel has confirmed it’s in merger talks with the company.
One aim of the merger would be to contest Iliad’s increased push in the high-speed internet market, Chief Operating Officer Jean-Bernard Levy has said privately, according to a person close to the company.
But Iliad’s rise to prominence doesn’t guarantee success in the long run.
“Competition in (the market) is rising in France and prices are falling. Moreover, Free’s model is very sensitive to the regulatory framework,” Exane said in a report in January. ·
From Humble Beginnings
For all the discomfort his company has caused France’s business elite, founder and Chief Executive Xavier Niel insists he doesn’t mean to be overly aggressive.
“We maintain good relationships with France Telecom,” he says. “When we lodge a complaint against them, we do it with a smile.”
Niel, 37, is used to being considered a maverick.
Raised in the working-class suburb of Creteil, east of Paris, he didn’t attend one of France’s elite schools, unlike most of the country’s company heads.
In 1987, he founded an online dating service based on France’s homegrown Internet precursor, the Minitel.
With some of the profits, he participated in the launch of France’s first Internet access provider, WorldNet. At the time, France Telecom saw no need to establish an Internet presence.
Four years later, he launched Free, the first free Internet service providerin France, intending it primarily as a way to augment his Minitel-based dating agency.
The company first became profitable in 2001, and those profits have been growing that to a strategy that’s based on a mix of ruthless stinginess and the in-house development of open-source software.
Iliad had overall revenue – including income from its voice and content services – of EUR293.1 million in 2003, up 83%. Its net profit was EUR33.9 million compared with EUR23.8 million in 2002 – a 42% rise.
Those numbers apparently convinced investors. On its first day of trading, Iliad’s stock price rose by 30%.
Company Web sites : http://www.iliad.fr, http://www.wanadoo.com, http://www.francetelecom.com, http://www.neuf.com, http://www.cegetel.fr/
-By Benoit Faucon, Dow Jones Newswires ;