Les éditeurs des chaînes de la TNT ont élaboré une charte à l’intention des industriels et des pouvoirs publics, visant à encadrer et harmoniser les services qui seront proposés via les télévisions connectées.
Si chaque chaîne a déjà signé individuellement ses propres partenariats avec des constructeurs de télévisions connectées (TF1 avec Samsung, M6 avec Sony, NRJ avec Philips, etc.), cela ne les a pas empêché de se regrouper pour mettre au point une charte que Satellifax a pu se procurer. Celle-ci ressemble fort à une liste de critères en vue d’un “standard” des télévisions connectées… mais intègre surtout des restrictions drastiques propres à freiner l’essor de nouveaux services.
Les chaînes s’engagent à mettre à « disposition leurs contenus et services en ligne » sur les téléviseurs connectés, à condition que ceux-ci respectent quelques principes :
toutes les incrustations à l’écran lors de l’affichage d’une chaîne (qu’il s’agisse de publicités ou encore de services) doivent être contrôlées par l’éditeur de la chaîne et uniquement lui. Aucun autre affichage ne sera toléré, même s’il est approuvé par le téléspectateur lui-même. Cela risque de grandement freiner l’essor de certains services, tels les widgets et autres applications personnalisées.
les constructeurs doivent s’engager en faveur d’« une solution technologique commune », notamment concernant l’affichage de contenus en ligne liés à leurs programmes en cours de diffusion (services interactifs, publicité…).
Par ailleurs, les éditeurs ajoutent quelques recommandations à destination des constructeurs en termes d’ergonomie. Un « système de navigation commun » est fortement encouragé. Cela passera par l’utilisation d’un « même pictogramme » désignant les services interactifs, mais aussi par une certaine uniformisation des commandes avec la présence des « touches flèche gauche, droite, haut et bas, et des touches OK, Retour et Quitter ».
Il est enfin à noter que les éditeurs de contenus signataires de cette charte n’ont pas souhaité « sur les modalités financières de mise à disposition ou sur l’étendue de ces contenus et services ». En d’autres termes, même si un constructeur respecte parfaitement les critères définis ci-dessus, la présence d’une chaîne sur son service ne sera pas forcément acquise et pourra nécessiter la signature d’accords supplémentaires, moyennant finances. Et un éditeur pourra parfaitement réserver une partie de ses contenus à un constructeur en exclusivité…
Reste à savoir quel poids aura ce texte, purement franco-français, auprès des constructeurs à l’échelle internationale. Il n’est pas certain que ces derniers voient d’un très bon œil cette liste de contraintes, sans réel engagement en retour…
Source : Satellifax