Doit-on revenir à trois opérateurs ? Sébastien Soriano, président de l’Arcep, estime qu’une telle consolidation n’est pas souhaitable.
Dans une interview accordée au Figaro, le président de l’Autorité de régulation des télécoms donne son avis sur l’état actuel du marché. Alors que les bruissements autour d’une fusion entre Orange et Bouygues Telecom ont animé l’année 2016, Sébastien Soriano prophétise au contraire que cela n’arrivera pas. La consolidation « n’est ni nécessaire, ni souhaitable » pour les Français.
« Une fenêtre se referme », estime-t-il ; « lorsque sur un marché à quatre, deux avaient un handicap, la consolidation pouvait avoir du sens. Mais la part de marché de Bouygues Telecom a dépassé les 10 % dans le fixe et Free Mobile affirme avoir atteint ses objectifs de déploiement de la 3G avec un an d’avance et poursuit ses efforts dans la 4G ».
Six ans après l’arrivée de Free, le marché renoue avec la croissance
Pour la première fois en six ans, en 2016, le revenu moyen des services mobiles était à la hausse en France (+1,6%). Par ailleurs, le régulateur est content des investissements dans les réseaux réalisés par les quatre opérateurs. « On peut dire que le secteur referme le cycle déclenché par l’arrivée de Free », résume Sébastien Soriano.
Dans ce contexte, « j’ai du mal à comprendre ce que les Français auraient à gagner d’une consolidation », avance-t-il. « Le seul intérêt des actionnaires n’est pas suffisant (…) Un nouveau cycle de négociations entre opérateurs ferait à nouveau perdre deux ans au secteur. Or c’est le moment d’investir dans la fibre ».
Il conclut en avertissant les opérateurs encore tentés par une éventuelle fusion : bien qu’elle n’ait pas le pouvoir d’interdire une fusion, « si des négociations devaient reprendre, l’Arcep serait très vigilante et exigeante ». Au moins, les choses sont claires…
Source : Le Figaro