Si SFR et Bouygues Telecom n’ont cessé de critiquer le choix de l’arrivée d’un quatrième opérateur par les pouvoirs publics, dénonçant notamment son impact présumé pour l’emploi ou les investissements, Orange a su rester plus discret pendant des années sur la question, profitant même de l’arrivée de Free pour générer des revenus supplémentaires grâce au contrat d’itinérance. Mais ça, c’était avant…
Dans Le Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, Stéphane Richard, PDG d’Orange, s’est plaint de la réduction de ses marges sur le secteur du mobile — des pertes estimées selon lui à 2 milliards d’euros — et a estimé qu’il fallait, sans pour autant revenir sur les acquis de ces dernières années, cesser maintenant la baisse des prix.
Il a également tenu un discours moins nuancé que d’habitude. « La France a fait le choix d’un quatrième opérateur, au moment où partout ailleurs en Europe on faisait le choix inverse », a-t-il ouvertement critiqué. « Le choix qui a été fait a été une mauvaise décision, je pense qu’on aurait pu avoir des baisses de prix par un autre moyen ». En faute, selon lui : « le gouvernement de l’époque, le régulateur (qui) l’a beaucoup poussé » et « tout un tas de gens ». « Peut-être que l’industrie a aussi payé un certain nombre d’erreurs du passé », consent-il toutefois.
« Personne ne peut dire » que l’arrivée d’un quatrième opérateur « a été un élément positif », conclut-il, appelant à nouveau à une consolidation du secteur.