Frank Esser, le PDG de SFR, s’était fait rare dans les médias dernièrement. Il revient, et il n’est pas content ! Dans un entretien consacré au journal Le Monde, il flingue tout ce qui bouge : Free Mobile évidemment, mais également Orange, accusé de collaborer avec l’ennemi…
Le patron du deuxième opérateur mobile français commence, avec des arguments proches de ceux déjà avancés par Stéphane Richard (Orange), par se plaindre de l’attitude de Xavier Niel lors de son show d’annonce des forfaits Free Mobile. « Nous avons été choqués par la violence des propos de Xavier Niel, à la limite de l’insulte (…) Cela a généré de la violence : dans nos boutiques, nos vendeurs se sont fait agresser verbalement ».
Concernant les tarifs pratiqués par SFR, il reste sur ses positions : « nous ne nous alignerons pas sur les prix d’Iliad. Nous ne sommes pas un opérateur low-cost : derrière les offres, il y a un accompagnement et un réseau d’infrastructure dans lequel nous n’avons pas cessé d’investir. (…) Ce n’est pas en proposant des offres à 2 euros qu’on finance un réseau de qualité. Transporter de la voix, cela a encore un coût, malgré les affirmations de M. Niel ».
Il s’en prend enfin à un autre confrère, Orange, qui a pactisé avec l’ennemi : « J’ai été frappé par la stratégie d’Orange qui, en signant l’accord d’itinérance, a permis à Iliad de sortir des forfaits si peu chers. Nous avons toujours dit que nous ne signerions jamais un accord pareil », accuse-t-il, droit sans ses bottes. Oubliant un peu rapidement que le droit à l’itinérance 2G était un impératif, inclus dans la licence 3G de Free ; Orange n’a fait qu’élargir l’accord à la 3G…
Frank Esser termine sur le sujet des terminaisons d’appel. L’Arcep a proposé à Free Mobile une TA sensiblement supérieure à celle de ses petits concurrents, avec un retour à la normale sur plusieurs années, par paliers. « Il n’est pas question d’accepter cette TA asymétrique sur les appels voix et les SMS, cela reviendrait à subventionner les offres d’Iliad jusqu’à 7 euros ! » s’insurge le PDG de SFR, qui n’exclut pas de devoir saisir le régulateur si les choses tournent en sa défaveur…
Source : Le Monde