Pas de parti pris, mais…
Il n’en démort pas. Sébastien Crozier, président du groupement syndicaliste CFE-CGC/Unsa Télécoms, continue à s’en prendre à Free Mobile, qu’il accuse de disposer d’une couverture bien moindre que les 27% de la population validés par l’Arcep en décembre dernier.
Dans une lettre adressée hier, le CFE-CGC/Unsa interpellait Jean-Ludovic Silicani, président de l’Arcep, lui demandant l’ouverture d’une enquête à ce sujet.
Sébastien Crozier ne s’arrête pourtant pas là et aligne les accusations sur Free dans une interview consacrée à l’hebdomadaire économique Challenges :
Pourquoi pensez-vous que Free ne respecte pas son cahier des charges ?
Nous avons beaucoup d’adhérents dans toute la France. Les relevés qui sont faits par nos adhérents montrent que le réseau Free ne couvre pas 27% de la population. Nous avons donc un soupçon légitime et nous demandons à l’Autorité de régulation des télécom (Arcep) d’ouvrir une enquête sur le réseau du nouvel entrant. Rappelons que l’arrivée de Free était soumise à l’obligation de couvrir 27% de la population, le reste étant couvert par Orange.
(…)
Orange-Bouygues-SFR… N’êtes-vous pas le représentant des trois opérateurs historiques contre le nouvel entrant ?
Encore une fois, non. Nous sommes pour la concurrence mais aussi pour l’emploi. Nous sommes le syndicat de l’emploi, pas celui des consommateurs. Nous sommes inquiets des conséquences sociales si Free mobile échoue, si la rentabilité attendue n’est pas au rendez-vous. Free, mieux valorisé par le marché que ses concurrents (sa capitalisation boursière est supérieure à son chiffre d’affaires), pourra procéder à des augmentations de capital supérieures à ses pertes opérationnelles… ou revendre l’activité une fois les clients capturés. Ce sera alors au successeur d’assumer les investissements nécessaires pour rendre le service promis… et l’augmentation des prix.
Non content d’attaquer la couverture réseau, Sébastien Crozier sous-entend aussi que Free pourrait choisir de revendre son activité « une fois les clients capturés »… ce qui n’a pas vraiment de sens lorsque l’on sait que tous les forfaits Free Mobile sont sans engagement.
Enfin, bien qu’il se défende de représenter ou de défendre les « opérateurs historiques », et en particulier Orange-France Télécom, Sébastien Crozier n’en est pas moins le Directeur de la stratégie et de l’innovation d’Orange ! Difficile de ne pas voir le parti pris…
De son côté, Xavier Niel a appelé à la plus grande méfiance face aux accusations portées sur son réseau, affirmant avoir continué à déployer son réseau au-delà des 27% de la population constatés en décembre dernier. « Tous les moyens sont bons pour discréditer le petit nouveau », a-t-il constaté lors d’une audition avec les députés, mercredi.