Lors d’un déjeuner organisé jeudi, en présence notamment de Xavier Niel (Iliad), Jean-Baptiste Descroix-Vernier (Rentabiliweb), Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée) ainsi que des blogueurs, le président de la République a évoqué sa volonté de créer un Conseil du numérique.
Cette institution aurait pour rôle de reconnecter le gouvernement et les principaux acteurs de l’économie numérique, en consultant ces derniers avant toute prise de décision importante.
Problème : ainsi que le souligne ZDnet, ce projet n’a rien de nouveau. Il s’agit même d’une arlésienne : sa création était évoquée dès 2008 dans le Plan numérique 2012 élaboré par Eric Besson. Ce « Conseil national du numérique » devait succéder au Conseil stratégique des technologies de l’information…
Le CSTI a bien été dissous, mais depuis, rien n’a été fait en faveur de la création du Conseil du numérique.
Finalement, rien de concret n’a été annoncé lors de ce déjeuner présidentiel, qui ressemblait dès lors bien plus à une opération de séduction doublée d’une astuce de communication pour masquer le vote du point le plus sensible de la loi Loppsi 2, à l’Assemblée nationale. L’article 4, adopté la veille dans un hémicycle quasi-désert (27 députés), autorise notamment — au nom de la lutte contre la pédo-pornographie — le filtrage de sites web sans aucune intervention du juge, ni de la Cnil, ni d’une quelconque autorité indépendante.
Un vote décisif pour l’avenir du web en France, bizarrement bien peu médiatisé par les blogueurs de tout poil…