RIP RNT
Les chances de voir naître le projet Radio numérique terrestre (RNT) en France, repoussé à de nombreuses reprises, se réduisent encore un peu plus aujourd’hui : David Kessler, auteur d’un rapport gouvernemental sur la question, préconise un « moratoire » de la dernière chance sur son déploiement, d’une durée de deux à trois ans…
Inscrit dans la loi sur l’audiovisuel de de mars 2007, le déploiement de la RNT a, depuis, connu de multiples obstacles ; on lui reproche tantôt d’être trop coûteux à mettre en place (infrastructures, aides aux petites radios), trop complexe… de plus, le projet ne remporte pas l’adhésion des grands groupes de radio privées, qui y voient un risque de multiplication de la concurrence, à l’instar de ce qui s’est passé dans le monde de la télévision avec la TNT.
David Kessler accorde une dernière chance à l’avenir de la RNT. Dans son rapport, le conseiller gouvernemental préconise la mise en place d’un moratoire, sur deux à trois ans : « un lancement massif et général de la RNT nous paraît, à supposer qu’il soit souhaitable, devoir être écarté à court terme, faute de moyens (…) Cela ne signifie pas, pour autant, que la RNT reste sans avenir », indique-t-il.
Pour le journal Libération, pas de doute : ce rapport ne laisse qu’une chance très mince de voir un jour débarquer la RNT en France, à une échelle nationale. Même son de cloche du côté d’un groupement de radios nantaises, expérimentant la diffusion en RNT depuis un an : « il ne dit pas oui, il ne dit pas non, il laisse y aller ceux qui veulent y aller, et propose un moratoire pour les autres ».
Kessler suggère tout de même la mise en place d’une nouvelle expérimentation en région Bretagne, ainsi que la mise en place d’un Observatoire de la radio numérique au sein du CSA. Mais depuis le temps, plus grand-monde n’y croît…
Source : Libération