Le rachat de SFR a été ponctué de coups de poker, annonces de nouvelles offres et surenchères. Henri Lachmann, un des actionnaires de Vivendi, était aux premières loges et il ne mâche pas ses mots envers le candidat malheureux : Bouygues…
Vivendi aurait fait l’objet de « pressions spectaculaires et choquantes », selon Henri Lachmann, aussi bien de la part du groupe de Martin Bouygues que des pouvoirs publiques, largement en faveur du dossier déposé par le spécialiste du BTP.
Bouygues a surpris tout le monde en dévoilant une nouvelle offre soumise à Vivendi, alors même que celui-ci venait de rentrer en phase de négociations exclusives avec son concurrent, Altice-Numericable. Martin Bouygues n’a pas seulement été omniprésent sur la scène médiatique, il a aussi cherché à séduire Vivendi directement auprès des actionnaires : « j’ai vu Martin Bouygues deux fois deux heures, j’ai vu [Olivier] Roussat deux heures », énumère Lachmann.
Même les grands pontes de Free, qui ne cachaient pas leur soutien au dossier de Bouygues (qui leur aurait permis de racheter le réseau mobile de Bouygues Telecom), y sont allés de leur petite visite : « j’ai même vu deux heures Xavier Niel et Maxime Lombardini, chercher à me vendre Bouygues dans l’espoir de récupérer ses réseaux ».
Henri Lachmann, qui considère que le dossier de Numericable était le meilleur sans l’ombre d’une hésitation, voit en toutes ces interventions « le refus de l’autre, le sectarisme de tout l’establishment » contre Patrick Drahi, (PDG d’Altice), « rejeté (…) juste parce qu’il était inconnu, vivait en Suisse et dirigeait un holding dont le siège est au Luxembourg ». Pour lui, « Martin Bouygues et son cabinet de conseils ont eu une mauvaise conduite »…
Source : Le Parisien