Obsédés par leur volonté de consolidation, les analystes pensent qu’une victoire d’Emmanuel Macron aux élections présidentielles relancerait le scénario d’une fusion entre Orange et Bouygues Telecom.
Les rumeurs autour d’un potentiel rapprochement entre Orange et Bouygues Telecom refont surface. En mars, déjà, une information de la Lettre de l’Expansion (rapidement démentie) évoquait la reprise des discussions entre les deux opérateurs.
Cette fois-ci, c’est à l’aune des élections présidentielles qu’un tel scénario se dessine. Dans une note, Commerzbank estime qu’une victoire d’Emmanuel Macron pourrait permettre à Orange et Bouygues Telecom de retenter une fusion, sur les bases du précédent accord — qui avait pourtant capoté. Pourtant, c’est bien ce même candidat, alors ministre de l’Économie, qui avait contribué à faire échouer l’opération à l’époque : l’État voyait d’un mauvais œil le deal, dans lequel le groupe Bouygues récupérait une participation au sein d’Orange.
Nonobstant, les marchés ont déjà choisi leur favori. Ils avaient déjà réservé un bon accueil à l’arrivée du candidat Macron au second tour des élections, qui s’était traduit par une envolée de la bourse, notamment dans le secteur des banques, assurances, ou encore des télécoms.
Une fusion « ni nécessaire, ni souhaitable »
Si les boursicoteurs continuent d’espérer en faveur d’une consolidation des télécoms en France, ce scénario n’est pourtant pas le plus évident. Fin mars, Sébastien Soriano, président de l’ARCEP (Autorité de régulation des télécoms) rappelait que la consolidation n’était « ni nécessaire, ni souhaitable ». Pour la première fois depuis l’arrivée de Free Mobile, les revenus des opérateurs mobiles sont à la hausse en France, et il est désormais temps d’investir dans la fibre, avait-il estimé.
Pour le gendarme des télécoms, une telle opération se ferait dans le « seul intérêt des actionnaires », et non des consommateurs : « j’ai du mal à comprendre ce que les Français auraient à gagner d’une consolidation », avait résumé Sébastien Soriano. Et le régulateur a d’ores et déjà averti : en cas de nouvelle tentative de fusion, « l’Arcep serait très vigilante et exigeante » sur les conditions de l’opération…
via Dow Jones Newswire