Et hop !
L’International Federation of Phonographic Industry (IFPI) a publié, il y a quelques jours, son rapport annuel sur l’état de l’industrie de la musique en ligne. Son constat est sans appel : 95% des morceaux téléchargés sur le net seraient piratés. Ni plus, ni moins.
Le pourcentage est intéressant, mais comment communiquer ouvertement sur un chiffre dont la véracité est aussi discutable ?
L’IFPI a en fait estimé le nombre de téléchargements illégaux à 40 milliards de fichiers, à travers 16 pays, ce qui par recoupement avec le nombre de téléchargements légaux donne le pourcentage de 95%. Problème : comment estimer, ne serait-ce que très vaguement, le nombre de fichiers transmis illégalement à travers les très nombreux réseaux de peer-to-peer, et autres moyens d’échange ?
A travers ce document, on pointe également à de nombreuses reprises le « bon exemple » du gouvernement français, et notamment de la mesure de riposte graduée à l’encontre des pirates. Bien entendu, rien n’est dit sur la vive polémique opposant le gouvernement français à la commission européenne : la mesure de riposte graduée serait effectivement incompatible avec l’amendement 138 du « paquet Télécom » (en savoir plus).
On regrettera aussi que l’IFPI déclare systématiquement la musique non-commerciale comme étant « non-viable », la reléguant au rang d’utopie, et rappelant l’importance du financement de la musique. Ce faisant, il occulte un pan de plus en plus important d’artistes (des inconnus aux plus grandes stars mondiales) proposant leur musique gratuitement (Radiohead) voire même sous licence libre (Nine Inch Nails)…
De telles constatations ont de quoi laisser amer, alors même que le Midem (Marché international de l’édition musicale) s’ouvre aujourd’hui à Cannes. Voilà encore un débat qui n’est pas près d’être refermé…