Pierre Bergé, l’un des trois membres du trio de repreneurs du journal Le Monde (aux côtés de Xavier Niel et Matthieu Pigasse), explique, dans une lettre adressée à la direction du journal, « regretter de s’être embarqué dans cette aventure ».
Sa réaction virulente, dans une lettre révélée par Electron Libre, fait réponse à la publication dans Le Monde d’un article sur François Mitterrand que Pierre Bergé, soutien reconnu de l’ex-président de la République, n’a pas vu d’un bon œil.
« Je tiens à vous faire part de mon profond désaccord avec le traitement réservé à Mitterrand dans le Monde. Cet article immonde, à charge, digne d’un brûlot d’extrême droite est une honte qui n’aurait jamais dû être publiée. Il rappelle le temps de Plenel/Gattegno et de la « chambre du président’’. Je le prends en outre comme un acte anti-Bergé pour marquer l’indépendance du journal vis-à-vis d’un actionnaire », dénonce l’investisseur.
Celui-ci fait également part, pour la première fois, de ses regrets d’avoir investi dans Le Monde, tout en garantissant l’indépendance éditoriale des journalistes (“payer sans avoir de pouvoirs”) : « Je regrette de m’être embarqué dans cette aventure. Payer sans avoir de pouvoirs est une drôle de formule à laquelle j’aurais du réfléchir ! Je considère que contrairement à ce que j’ai VOULU et à ce qu’ils prétendent, les journalistes du Monde ne sont pas libres mais prisonniers de leurs idéologies, de leurs règlements de compte, et de leur mauvaise foi. Tout cela est très grave », conclut-il.
La lettre a été adressée à Erik Izraelewicz, directeur du Monde, avec en copie « Xavier Niel et Matthieu Pigasse, Louis Dreyfus, président du directoire, Jean-Francis Bretelle, président du conseil de surveillance, président d’Oléron Participation, une société fondée par Alain Minc et Pierre Bergé, et de Caviar House & Prunier, et Gilles Van Kote, président de la société des rédacteurs du Monde ».
Reste à savoir si Pierre Bergé, actionnaire déçu, souhaitera poursuivre sa participation au sein du journal après cet échange de mots peu amènes…
Source : Electron Libre