L’App Store d’Apple, véritable machine de guerre affichant au compteur plusieurs millions de téléchargements d’application quotidiens, n’en est pas moins décrié pour sa politique outrageusement sélective à l’égard des développeurs. Opera et Mozilla, deux éditeurs de navigateurs alternatifs à Safari, dénoncent ce problème, chacun à leur manière…
Si Apple a beau jeu de mettre en avant un assouplissement récent de sa politique de modération, entraînant l’arrivée de plusieurs navigateurs alternatifs sur l’App Store (Mercury, iDroid…), il ne s’agirait en réalité que de poudre aux yeux. Tristan Nitot, président de Mozilla Europe, pointe du doigt l’hypocrisie de la firme à la pomme : ces navigateurs « sont basés sur Safari et ne créent pas de danger pour Safari », rappelle-t-il.
Mozilla, travaillant actuellement sur une version mobile de Firefox baptisée Fennec, a d’ailleurs annoncé la couleur dès le début : aucune version iPhone ne sera au programme. « Il est impossible pour nous d’accepter la possibilité d’être banni de l’App Store sans raison et d’obtenir pour tout dédommagement 50 dollars », précise Tristan Nitot, qui refuse de se plier au « diktat » imposé par Apple.
Son de cloche légèrement différent chez Opera, qui a récemment annoncé le développement de son navigateur mobile phare, Opera Mini, sur iPhone. Si on pouvait croire au premier abord à un accord spécifique passé avec Apple, il semblerait en réalité qu’Opera mise tout sur le bluff : « nous travaillons avec des avocats pour que tout soit conforme aux contraintes imposées par Apple », explique Charles McCathieNevile, responsable des standards chez Opera Software. Ce dernier précise d’ailleurs que les deux firmes ne sont pas rentrées en contact à ce sujet.
Il estime également qu’« Apple ne peut rester indifférant à la demande du marché. Et si Opera n’est pas validé, le marché fera pression, cela ne fera pas le jeu d’Apple ». Sous-entendant que si Apple souhaite rester à la hauteur face aux terminaux concurrents, il sera bien obligé d’accepter l’arrivée d’Opera Mini, bon gré mal gré. Néanmoins, le pari demeure risqué, et la possibilité d’un rejet toujours possible. « Ils nous traitent comme des enfants à qui on dit fais pas ci, fais pas ça. Internet est un monde libre et l’idée qu’un groupe californien décide du bon goût pour ses utilisateurs est un peu gênant », conclut sur une note plus pessimiste Charles McCathieNevile.
Contesté de toutes parts, l’App Store d’Apple est directement remis en question par une vaste alliance d’opérateurs et de constructeurs, militant pour un marché d’applications alternatif, ouvert et transparent.
Source : Businessmobile.fr