C’était attendu, Sébastien Soriano est désormais officiellement président de l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep). Il aura pour mission de succéder à Jean-Ludovic Silicani pendant une période de six ans. Sans surprise, les députés et les sénateurs ont approuvé en commission le choix de ce candidat, initialement nommé par François Hollande. Après un décret présidentiel, paru dans le Journal Officiel ce jeudi, sa prise de poste est désormais effective.
Ingénieur en chef du Corps des Mines, Sébastien Soriano est passé par l’École Polytechnique et Télécom ParisTech avant d’entrer au Conseil de la concurrence dès 2001 en tant que rapporteur permanent. Il connaît très bien l’ARCEP puisqu’il y exerce depuis 2004, d’abord en tant que chef de l’unité Marchés mobiles, puis dès 2007 comme directeur de la Régulation des marchés haut et très haut débit et des Relations avec les collectivités territoriales. Il retournera un temps à l’Autorité de la concurrence en 2009 avant de rejoindre le cabinet de Fleur Pellerin en 2012, d’abord à l’Économie numérique, puis à la Culture.
La nouvelle de sa nomination avait été bien accueillie chez les opérateurs, qui saluent son bagage technique. Pour l’un d’eux, il s’agit même du « candidat idéal ».
Sa volonté affichée de revenir, dès sa nomination, sur le contrat d’itinérance conclu entre Free et Orange afin d’en encadrer la date d’extinction, pourrait cependant ne pas être appréciée du trublion. Sébastien Soriano souhaite faire appliquer les directives de l’Autorité de la concurrence, qui préconise l’arrêt du contrat d’itinérance au plus tard en 2018, voire plus tôt, par plaques — quand bien même Free a déjà affirmé que cela n’était pas possible.
Le nouveau président de l’Autorité devra également mener à bien le transfert des licences 700 MHz, reprises au monde audiovisuel pour les vendre aux opérateurs télécoms. Si le gouvernement entend attribuer ces fréquences dès décembre 2015, Sébastien Soriano a émis des doutes sur la faisabilité d’un tel calendrier, arguant qu’à « l’impossible nul n’est tenu ». Enfin, il devra également gérer les relations du régulateur avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), en vue d’un potentiel rapprochement, alors que certains responsables politiques se sont montrés favorables à une fusion entre les deux entités.
Photo : © MCC / D. Plowy (via ministère de la Culture et de la Communication)