Dans une interview consacrée au magazine Challenges, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, entend « remettre de l’ordre dans les télécoms ».
Après avoir reçu les principaux opérateurs français pour évoquer avec eux le sujet de l’emploi et des plateformes d’appels en France, Arnaud Montebourg estime que « l’hémorragie » d’emplois « a déjà commencé » dans ce secteur. Il souhaite y mettre un terme et évoque pour cela la mise en place de « solutions audacieuses que l’ancien gouvernement libéral n’aurait pas jugées faisables ».
Cela passera par une remise en cause de l’indépendance de l’Arcep (Autorité de régulation des télécoms). Selon le ministre, l’Autorité « fait des choix politiques en lieu et place du politique » : elle « s’intéresse exclusivement à la concurrence sans limite. Or, que je sache, le secteur des télécommunications n’est pas mondialisé », explique-t-il. Quel sort sera réservé à l’Autorité, qui s’est battue pour qu’une quatrième licence mobile soit possible en France ? Montebourg botte en touche pour le moment : « il est encore trop tôt pour se prononcer, mais le gouvernement prendra ses responsabilités ».
La libre concurrence, dont Free Mobile est un des représentants en cette année 2012, est également remise sur le tapis. L’action du trublion, accusé de dégrader l’emploi du secteur des télécoms, ne semble pas du goût du nouveau gouvernement : « la concurrence doit trouver sa limite dans la préservation de l’emploi », prévient le ministre.
Le temps où Arnaud Montebourg vantait les mérites de l’arrivée de Free Mobile sur le marché, pourtant pas si lointain, semble bien révolu…
Source : Challenges