C’est décidément la période des sorties malheureuses pour le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Particulièrement volubile, celui-ci a tenu des propos ambigus sur les « ententes » entre opérateurs…
Lors des vœux de la Fédération Française des Télécoms (FFT), il a défendu sa vision de la concurrence, jugeant nécessaire qu’il y ait certaines « ententes » autorisées entre les acteurs. Et d’expliquer qu’il y aurait des ententes au sens « condamnable » mais aussi d’autres au sens « utile » !
« Ce n’est pas une politique, la concurrence. C’est même l’absence de politique. Nous avons décidé de mettre fin aux excès dangereux de cette politique. Nous pensons qu’il est nécessaire qu’il y ait un certain nombre d’ententes, pas dans le sens condamnable du terme mais dans le sens utile », a-t-il déclaré devant un parterre d’opérateurs largement acquis à sa cause. Avant d’enchaîner, décidément bien en verve : « quand je reçois l’Autorité de la Concurrence, je lui dis : vous êtes contre les ententes ? Moi, je les organise ! Qui a raison ? Vous êtes nommé, je suis élu, donc c’est forcément moi ! »
Si on ne peut évidemment pas nier une certaine part de provocation dans ces propos, on reste circonspect sur leur portée, dans un pays où les trois opérateurs mobiles entre 2000 et 2002 ont été reconnus coupables d’entente illicite, notamment autour des tarifs de leurs offres. Un peu plus de dix ans plus tard, les stigmates en sont encore présents pour beaucoup de consommateurs, et c’est bel et bien la concurrence permise par Free Mobile qui a permis de faire baisser les tarifs de l’ensemble du marché… n’en déplaise à Arnaud Montebourg.
Retrouvez le discours de Montebourg dans son intégralité, en vidéo :
via La Tribune