Martin Bouygues, PDG du groupe éponyme bien connu, a choisi de dénoncer le système d’attribution des futures licences LTE (4G) mobiles en France, basé sur une mise aux enchères. Et il conteste ce choix de l’État avec des mots bien à lui…
« C’est le retour du grand cirque, un truc hystérique, la chose la plus cynique que je connaisse » : ce sont ses propres termes pour qualifier le mode d’attribution des licences 4G, rapportés par Le Figaro. Martin Bouygues met en cause le choix d’un système d’enchères, préférée par le gouvernement à une vente de licence à prix fixe.
« Je ne conteste pas le fait que l’État ait besoin d’argent, je conteste la manière de faire. Tout d’abord, il faut faire attention à donner la même taille de bande passante à chacun des opérateurs, sinon, il y aura une discrimination par la qualité de service. Ensuite, j’estime qu’il ne faut pas d’enchères sinon le plus riche des opérateurs — Orange en l’occurrence — raflera les fréquence et les autres opérateurs n’auront plus qu’à fermer boutique. Ainsi le monopole de France Télécom sera renconstitué », explique-t-il.
Tant d’altruisme de la part du patron de Bouygues ne manquera pas de surprendre, mais les plus attentifs se souviendront qu’en 2001, celui-ci avait usé de la même méthode lors de l’attribution des premières fréquences UMTS (3G). Face au refus de l’opérateur de participer à un système initialement basé sur des enchères, le gouvernement avait alors fait demi-tour et opté pour un système de prix fixe (619 millions d’euros par licence). Le même scénario pourrait-il se répéter ?