Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’Etat à l’économie numérique (en photo), est revenue il y a quelques jours sur la santé de la musique en ligne dans le cadre d’une synthèse intitulée « Internet POUR la création musicale ».
Le rapport s’articule autour de trois axes de propositions majeurs :
Le rapprochement des industries musicale et numérique, avec notamment la création possible d’un « fonds de soutien aux services de musique en ligne innovants ».
C’est ce point, tout spécialement, qui crée la polémique : chez Numerama notamment, on voit cette suggestion de « connivence » entre les majors et les acteurs du numérique d’un mauvais œil, craignant que cette proposition ne se révèle être à l’encontre du respect de la neutralité du net. En particulier, la proposition de « forfaits d’utilisation de la bande passante plus adaptés aux modèles économiques des sites de streaming légaux et des webradios », que les fournisseurs d’accès pourraient vendre aux prestataires de services musicaux, semble totalement à l’encontre d’un traitement neutre de toutes les requêtes sur le réseau.
Second axe, le développement de l’offre légale, où il est prôné l’abandon total des mesures techniques de protection (DRM), pénalisantes pour les acheteurs, et où la recherche de nouvelles formules d’achat est recommandée (la consommation de musique illimitée par abonnement est jugée « plus à même de satisfaire les jeunes publics »).
Et enfin, le développement à l’international, avec la mise en place possible d’un « guichet d’aide à l’export numérique pour les producteurs et les artistes français ».
Si certaines de ces propositions sont contestées, elles ont néanmoins le mérite de remettre sur le tapis le sujet de l’attractivité des offres légales. Rappelons que ce volet Création devait occuper à l’origine un large pan de la loi Création et Internet, autrement dit, la loi Hadopi. Cette dernière s’est malheureusement surtout concentrée sur l’aspect répressif…
Vous pouvez consulter la synthèse complète hébergée sur le site du gouvernement.