Le marché du jeu d’argent en ligne, ouvert à la concurrence en 2010, traverse une mauvaise passe. Les jeux de poker et autres paris sportifs et hippiques ne parviennent plus à faire recette — à tel point que la situation préoccupe l’ARJEL (Autorité de régulation des jeux en ligne).
Alors que de nombreux acteurs se sont retirés du marché face à la difficulté de rentabiliser leur activité (c’est le cas d’Iliad Gaming), les sites de jeux en ligne restants doivent composer avec une situation économique qui n’incite pas les Français à jouer de l’argent. Cette année, les sites de poker ont connu une chute historique des mises moyennes, une situation que même les paris hippiques viennent de vivre, pour la première fois depuis juin 2010.
Alors que la libéralisation des jeux d’argent devait permettre d’engranger des revenus non-négligeables grâce aux taxes, qui avaient rapporté 330 millions d’euros aux caisses de l’État en 2012, l’ARJEL prévient : « on peut s’attendre à ce que les recettes fiscales des jeux en ligne régressent » cette année.
Pour éviter cette situation, le régulateur propose de revoir la législation sur les jeux en ligne, particulièrement critiquée pour sa rigidité. Ainsi, de nouvelles règles de poker en ligne pourraient être autorisées (actuellement, seules les variantes Texas Hold’em et Omaha 4 sont possibles). La possibilité de mutualiser les mises, et donc les parties, entre les joueurs de toute l’Europe, est également évoquée, même si la mise en pratique s’annonce laborieuse en raison du cadre législatif différent d’un pays à l’autre.
De leur côté, les opérateurs de jeux en ligne émettent d’autres types de réclamations ; pour eux, c’est la fiscalité trop élevée qui explique les mauvais résultats des sites français. À titre d’exemple, les paris hippiques sont taxés à hauteur de 60% sur une assiette correspondant à l’ensemble des mises. L’ARJEL n’est pas opposée à une réforme de ce système de taxes, mais cela ne relève pas de ses compétences ; le dossier est désormais entre les mains des pouvoirs publics…
Source : Le Figaro