Une étude réalisée par BVA/Orange publiée par Les Echos montre que 44% des Français sont toujours opposés au paiement de toute forme de contenu culturel sur Internet.
Ce sondage démontre avant tout que l’accès au net et les NTIC en général sont perçus comme un véritable vecteur de démocratisation de la culture par 74% des français, un pourcentage montant jusqu’à 82 % chez les moins de 25 ans. En parallèle, 44% des interrogés avouent pourtant n’être prêts à payer pour « aucun contenu culturel sur le net », témoignant ainsi d’une véritable « culture du gratuit » selon le journal.
Les raisons d’une telle opposition sont multiples. Le quotidien économique constate que les foyers les plus défavorisés sont naturellement plus nombreux à s’opposer au paiement de la culture sur Internet ; dans les milieux les plus aisés, le taux de réfractaire descend à une personne sur trois.
On pourrait y voir une simple apologie du piratage, mais c’est avant tout la victoire de nouveaux modes de consommation gratuits et légaux : on pensera notamment aux sites de streaming tels Deezer ou Spotify, à la musique libre sur des sites tels Dogmazic ou Jamendo, aux contenus vidéos légaux sur Youtube ou sur les offres de catch-up TV… les exemples sont nombreux.
En monétisant leur audience à l’aide de la publicité, ces sites proposent un nouveau modèle de rémunération pour les ayants-droits. Certains d’entre eux tentent également de convertir le public au principe du « freemium », en proposant un accès illimité à l’ensemble de leur catalogue avec de nombreux avantages contre un modeste abonnement mensuel.
Certains groupes comme Nine Inch Nails ou Radiohead ont enfin fait le pari de proposer leur musique gratuitement, tout en proposant aux internautes qui le souhaitent de faire un don du montant de leur choix. Si les revenus sont potentiellement amoindris, l’absence d’intermédiaires (comme les maisons de disque) permet aux artistes de toucher l’essentiel des sommes versées.
Dans ces conditions, six français sur 10 pensent tout de même que le « financement de la culture » doit revenir à l’État et aux collectivités locales. L’accueil plutôt froid fait à la Carte musique jeunes, subventionnant à hauteur de 50 % l’achat de musique sur Internet pour les 12-25 ans, ne va pourtant pas dans ce sens…