La fin du triple paie
Après la remise en question, voire la disparition totale des offres intégrant un mobile subventionné chez certains opérateurs européens, se pourrait-il que leurs homologues français suivent la tendance ?
Avec la mise en place de sa nouvelle gamme de forfaits Origami, Orange a mis en place une nouvelle règle : désormais, seuls les abonnés s’engageant pour 24 mois pourront bénéficier d’un téléphone subventionné. « Il n’y a pas de subvention pour les forfaits sur 12 mois ou le SIM-only », explique Alice Holzman, directrice marketing grand public d’Orange, à La Tribune.
Si ce choix est loin d’être aussi drastique que celui des espagnols Telefonica et Vodafone, qui ont décidé de supprimer purement et simplement toutes leurs offres subventionnées, il correspond tout de même à une certaine logique d’économie de coûts. Et il ne s’agit pas d’un choix isolé en France : Bouygues Telecom a annoncé qu’il allait également fixer quelques barrières en limitant « les subventions sur le haut de gamme ». Par l’effet simultané de la crise économique et de la concurrence accrue en France (avec l’arrivée de Free Mobile), les opérateurs deviennent plus regardants concernant les stocks de téléphones qu’ils achetaient, auparavant de façon très généreuse, aux constructeurs…
Enfin, il subsiste une confusion : dans le cas de l’abonnement limité à 12 mois d’engagement, à quoi sert la période de rétention si elle ne permet pas de bénéficier d’un mobile à prix cassé ? Et dans ce cas, Orange peut-il toujours se targuer d’assumer être plus cher que Free Mobile ? En filigrane, le choix d’Orange est peut-être plus politique : la limitation des durées maximales d’engagement à 12 mois, prônée par les associations de consommateurs et un temps envisagée dans le cadre du projet de loi sur la consommation, pourrait potentiellement un jour revenir sur la table. En retirant quasiment tout intérêt à ses forfaits limités à 12 mois d’engagement, Orange semble faire pression pour qu’un tel texte ne passe pas…