L’arrivée du trio de nouveaux investisseurs — Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse — à la tête du Monde ne fait pas que des heureux. Le président du directoire du journal, Eric Fottorino, sur la sellette, se plaint ainsi d’être victime de « harcèlement moral » et se dit « déçu » et « trahi » par la nouvelle direction…
Eric Fottorino a adressé, ce jour, une lettre à Louis Dreyfus (directeur général des Inrocks, proche de Matthieu Pigasse, pressenti pour accéder au poste de directeur financier au Monde), publiée notamment sur Mediapart, dans laquelle il dénonce l’attitude des nouveaux actionnaires :
« Si je me suis personnellement et nettement prononcé pour le rachat du groupe par Le Monde libre plutôt que par ses prestigieux concurrents – Le Nouvel Observateur, Prisa –, c’est sur la base d’engagements forts et clairs pris par MM. Bergé, Niel et Pigasse », explique-t-il : « s’appuyer sur son management, sur ses équipes, pour redresser la situation financière et mettre en œuvre une stratégie définie en commun. (…) Depuis la mi-novembre, aucun de ces engagements n’est tenu. Je suis déçu. Je me sens trahi ».
Ainsi que le remarque Electron Libre, Michaël Boukobza, l’ex-directeur général d’Iliad chargé d’une mission d’expertise des coûts au sein du Monde, aurait remarqué le train de vie fastueux d’Eric Fottorino, alors que le journal est au bord du dépôt de bilan : « vaste bureau, voiture avec chauffeur, notes de frais »… Se sentant sur la sellette, le président du directoire aurait alors décidé d’opter pour une politique plus agressive à l’encontre de la nouvelle direction.