Un pour tous, chacun pour soi
Évoqué dès l’arrivée de Netflix en France, le projet d’une grande plateforme concurrente à la française ne devrait jamais voir le jour… faute d’accord trouvé entre les principaux acteurs du marché.
Selon les Échos, les chances de voir arriver un tel service seraient « aujourd’hui proche de zéro ». En témoignent les propos des dirigeants du groupe Canal+, à la tête de la première plateforme SVOD de France, CanalPlay. Du haut de ses 520 000 abonnés, le leader du secteur n’entend pas partager son trône et l’a fait savoir, à travers les propos de Bertrand Méheut (son PDG), lors d’un colloque NPA-Le Figaro organisé mardi : « l’offre de SVOD en France, elle existe, c’est Canalplay. Les autres n’existent pas. Il ne faut pas inverser les rôles », a-t-il alors lâché.
Canalplay ne serait en revanche pas contre tisser des liens avec de nouveaux « partenaires », comme Orange. Mais pour l’opérateur historique, à la fois distributeur (avec ses offres triple play) et concurrent (avec OCS), les choses sont moins évidentes : « est-ce qu’on fera quelque chose avec Canal+ ou TF1, je ne peux pas vous le dire aujourd’hui », a botté en touche Stéphane Richard, PDG d’Orange. « Je ne veux pas fondre le produit OCS dans une offre de SVOD ».
Les plus petits acteurs ne sont pas plus friands d’une concentration du secteur : « je ne crois pas à la rationalisation des services avec un seul distributeur. Il faut une diversité », explique Bruno Delecour, président de FilmoTV, le service de VOD maison créé par le distributeur Wild Bunch.
Les observateurs ne croient donc plus à la perspective d’une « alliance sacrée », appelée de ses vœux par Arnaud Montebourg en septembre dernier. Il faut dire également que la position de faiblesse de Netflix, qui vient de présenter des résultats décevants à ses actionnaires et qui n’a pas encore dévoilé ses premiers chiffres d’abonnement en France, dissipe quelque peu la perspective d’une grande menace sur les acteurs français.
Source : Les Échos