La lettre ouverte à des responsables de sociétés est un rendez-vous récurrent du Journal des Finances. Dans son numéro daté du samedi 18 avril 2009, Georges Valance a consacré sa missive à Xavier Niel, vice-président et actionnaire majoritaire d’Iliad, la maison-mère de Free.
Si le journaliste tient dans un premier temps à rappeler le parcours exceptionnel d’Iliad, il s’attaque également à sa stratégie (X. Niel est également directeur délégué à la stratégie d’Iliad), que d’aucuns pourraient considérer comme opaques.
La critique se fonde principalement sur trois axes :
la communication d’Iliad « à l’égard du marché et de [ses] concurrents », jugée inadaptée en regard de son statut d’entreprise bien implémentée. Valance apostrophe d’ailleurs Niel sur certains de ses propos récents : « Pourquoi traiter votre concurrent de « délinquant multirécidiviste » ? Cette posture plaît peut-être à tel jeune internaute qui croit faire la révolution lorsqu’il surfe sur Free plutôt que sur l’ « oligopole » Orange, mais cela inquiète l’actionnaire qui sait que l’installation d’un réseau de fibres optiques passera par un arrangement avec le principal opérateur. »
les finances d’Iliad sont-elles à la hauteur de ses ambitions ? « Le cash-flow généré par l’ADSL, suffira-t-il à financer les deux réseaux des fibres optiques et du mobile ? »… une question somme toute légitime et que le JDF n’est pas le premier à mettre sur la table.
la mainmise sur l’actionnariat d’Iliad par X. Niel lui-même (NB : il détient toujours plus de 66% du capital de l’entreprise) serait-elle un poids pour la croissance du groupe ? « N’y a-t-il pas une contradiction entre vos grandes ambitions de développement et cette frilosité capitalistique ? La taille de l’entreprise ne risque-t-elle pas de peser sur sa croissance ? », l’interroge donc G. Valance.