C’est Rocard qui le dit, pas moi !
Déception. Les conférences s’étant tenues hier sur le thème du numérique, dans le but d’entrevoir les usages que le grand emprunt numérique pourra financer, s’est soldée par un semi-échec.
Visiblement, la commission Juppé-Rocard (chargée de définir les priorités du grand emprunt national) n’est pas encore prête à consacrer les moyens nécessaires à un bon développement numérique dans le pays.
Concrètement, la plupart des intervenants s’accordent à dire qu’une couverture nationale du territoire en très haut débit (fibre optique) coûtera approximativement 40 milliards d’euros (échelonnés sur le nombre d’années que cela nécessitera : au moins 10). Pour 2010, la secrétaire d’Etat à l’économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait espéré obtenir du grand emprunt 3 milliards d’euros à cette seule fin (comme nous vous en parlions hier).
Il semblerait que ce montant, bien que déjà insuffisant, ne puisse pas être réuni. Si aucune réponse claire et immédiate n’a été donnée, les propos de Michel Rocard rapportés par les Echos ont le mérite de jeter un froid : « Le grand emprunt ne le sera pas par son montant. (…) Le très haut débit a pour lui la mode, le besoin, les finances, le marché (…) Peut-être qu’il a besoin de plus, je ne suis pas en train de vous dire non. Nous aurons un travail (…) de sélection redoutable ».
A la réflexion, était-il de bon ton de mettre sur un pied d’égalité, lors de cette journée, un chantier aussi coûteux et prioritaire que le fibrage du pays, avec le problème des droits d’auteur et des plateformes légales de contenus culturels ? Si cela est compréhensible d’un point de vue gouvernemental, à l’heure du grand rassemblement pro-Hadopi, cela représente une dispersion des moyens et des attentions pour deux problèmes d’ampleur totalement différentes.
Néanmoins ne restons pas sur une note négative, et attendons de voir ce qu’il en sera. Le premier ministre François Fillon a conclu en mettant l’accent sur le déploiement du très haut débit, sans toutefois préciser en quoi cela était si important. Wait n’see…
Source : Les Echos, Google