Face à l’épineux dossier Hadopi, le nouveau gouvernement en place a décidé de nommer Pierre Lescure (ex-directeur de Canal+) à la tête d’une mission de concertation. En toile de fond, une question se pose : faut-il abroger ou non la loi Hadopi ?
La Haute autorité de la rue du Texel survivra-t-elle au gouvernement Ayrault ? C’est la question que devra se poser la mission de concertation commandée par Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication. Lors de sa campagne, François Hollande avait promis « une grande loi signant l’acte II de l’exception culturelle », sans jamais se prononcer définitivement sur la conservation en l’état, ou non, du dispositif Hadopi.
Pierre Lescure devra mener la concertation avec les acteurs concernés, afin du décider du sort de l’Hadopi : la réflexion portera notamment sur le processus de riposte graduée, jugé inefficace — avec le transfert des internautes vers les sites de téléchargement direct et autres plateformes indétectables par la Haute autorité. Il sera également chargé de réfléchir au développement des offres légales, un domaine dans lequel l’Hadopi n’a jamais brillé. Enfin, le financement de la création sera un autre point abordé dans cette concertation.
D’ores et déjà, on ne semble pas devoir s’orienter vers une abrogation pure et simple. Avec la nomination de conseillers plutôt favorables à l’Hadopi et à un mode de financement de la création très classique, comme David Kessler (conseiller aux médias et à la culture), et l’éviction de Juan Branco (directeur de cabinet lors de la campagne d’Aurélie Filippetti), le gouvernement écarte en outre toute velléité de légalisation des échanges, de type licence globale. Le changement dans la continuité, en somme ?
via Libération