Le décret visant à soumettre toutes les web-TV italiennes à un accord de diffusion préalable, à la manière d’une véritable chaîne de télévision (voir notre article), n’est pas du goût de Reporters sans frontières. L’ONG bien connue y voit une « nouvelle menace sur la liberté d’expression en Italie » et exige son invalidation totale…
RSF, qui dénonce « le choix du décret plutôt que d’une loi, car il échappe au débat et au contrôle démocratique du Parlement », voit surtout dans cette nouvelle mesure une manière pour Silvio Berlusconi, le Premier ministre, qui détient déjà le contrôle sur une large partie de la télévision italienne, d’obtenir également la mainmise sur les chaînes de télévision indépendantes diffusant sur Internet. « Leur existence dépendrait alors d’une licence accordée par le ministère et non par un juge », précise le communiqué.
Dans un contexte que Reporters sans frontière estime déjà « animé » pour la liberté de la presse en Italie, le décret instaurerait un système de censure a priori, ce qui est contraire à la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. En substance, « chacun ne doit être responsable que pour ce qu’il a dit et non pour ce qu’il va peut-être dire ».
C’est pour cette raison que RSF en appelle à la Cour constitutionnelle italienne, lui demandant d’invalider « dans sa totalité » un texte qui, faute de quoi, pourrait rentrer en vigueur d’ici quelques jours, le 27 janvier.