Opérateurs en colère
À peine publiée, la procédure d’attribution des licences de téléphonie 4G (LTE) fait déjà l’objet de critiques acerbes de la part de plusieurs opérateurs, qui jugent notamment ses enchères « trop complexes » et « trop rapides ».
Publié par l’ARCEP lundi, le projet d’attribution des licences 4G n’est pas du goût de tous, et certainement pas des opérateurs.
« C’est une usine à gaz », lâche ainsi un opérateur, dans les colonnes du Figaro. Celui-ci met en avant la complexité du système d’attribution choisi : les fréquences seront découpées en 15 lots, et il sera possible de générer 9 combinaisons de blocs différentes. « Face à la complexité excessive de la procédure, nous pourrions être tenté de ne pas y aller », fait savoir cet opérateur.
Un autre se plaint du prix de réserve fixé par le gouvernement bien trop élevé — 2,5 milliards d’euros pour l’ensemble de la gamme de fréquences. « On demande un effort financier considérable aux opérateurs au moment même où on leur demande d’investir dans les réseaux de demain en fibre optique et de continuer à déployer les réseaux mobiles 3G », dénonce-t-il.
Enfin, si les MVNO saluent, via l’association Alternative Mobile (qui regroupe les 10 principaux opérateurs virtuels), l’arrivée de conditions en leur faveur, cela n’empêche pas certains d’entre eux de pointer du doigt d’autres défauts de la licence. Ainsi, Geoffroy Roux de Bézieux, PDG de Virgin Mobile, affirme que « cet appel d’offres vise à redonner des fréquences supplémentaires aux détenteurs de licences actuelles ». Contrairement à ce qu’affirmait le ministre Éric Besson, « il n’y a pas pas de place économique pour un cinquième détenteur de licence », estime-t-il.
Du côté du gouvernement, on défend ses choix : « l’appel d’offres est équilibré », affirme Laure de la Raudière (députée UMP, souvent sollicitée pour les questions liées aux télécoms) ; « le jeu n’est pas fait d’avance et ne favorise ni les uns ni les autres ». Avec un prix de réserve particulièrement élevé, les opérateurs les plus fortunés partent pourtant bien avec une longueur d’avance…
Source : Le Figaro