Interrogé par Le Figaro ce jour, Jean-Ludovic Silicani (en photo), président de l’Arcep (Autorité de régulation des télécoms), indique prendre très au sérieux les risques d’une « grande panne » de l’Internet en France et présente ses conclusions sur le sujet…
Face à ce qu’il estime être un risque de saturation annoncé du réseau en France, le président de l’Arcep n’hésite pas à faire quelques entorses à la neutralité du net, évoquant notamment la possibilité d’une « gestion du trafic » par « priorités » de la part des opérateurs, à condition que cela respecte « les principes de pertinence, de proportionnalité, d’efficacité, de non-discrimination entre acteurs et enfin de transparence », tout en qualifiant les partisans d’une totale neutralité du net d’« internautes libertaires ».
J.-L. Silicani se déclare également préoccupé par le déséquilibre de la charge créé par certains prestataires de services, rejoignant la position de Free qui estime que les plus gros éditeurs de contenus, tels Google (Youtube), doivent contribuer aux investissements sur le réseau :
Les investissements dans les réseaux doivent-ils être partagés entre les télécoms et les éditeurs ?
Un réseau ne vaut rien s’il n’y a pas de contenus, et inversement un contenu a besoin d’un réseau pour trouver son audience. Longtemps, les « termes de l’échange » se sont équilibrés, comme dans un troc, et l’accès au réseau était donc gratuit. Mais depuis quelques années, et de façon croissante, le développement d’Internet est tel que l’échange n’est plus toujours équilibré. L’heure est donc venue d’entrer dans un modèle économique moderne de l’Internet. Pour le moment, nous ne formulons pas de recommandation sur le partage entre opérateurs et éditeurs, car nous connaissons mal les « volumes » échangés et les flux financiers entre ces deux catégories d’acteurs. Nous lancerons d’ici à la fin de l’année une vaste enquête pour mieux connaître et mesurer ces données, puis nous mènerons l’an prochain une analyse des équilibres économiques.