On informe la Sacem ?
L’idée de coupure de la connexion internet comme sanction pour les pirates, initiée chez nous par le projet de loi Hadopi et saluée quasi-unanimement par l’ensemble de la profession – en tout cas l’ensemble des majors et des syndicats représentants – ne semble pas séduire les artistes au Royaume-Uni.
L’idée a été proposée il y a un peu plus d’un mois en tant qu’amendement à une série de lois faisant suite au rapport Digital Britain, visant à encadrer l’économie numérique au Royaume-Uni.
Un rejet catégorique du concept de riposte graduée avait déjà été exprimé par le ministre de la propriété intellectuelle, David Lammy. Mais le projet a la dent dure et continue de faire son petit chemin controversé au sein du gouvernement. Là où le projet se démarque de son homologue français, c’est qu’il ne vise que les plus gros pirates.
Si en France, toutes les majors du disque, mais aussi les représentants (Sacem, SCPP…) et une écrasante majorité d’artistes soutiennent sans condition le projet de loi Hadopi, visant à sanctionner même les petits téléchargeurs, il en est tout autrement au Royaume-Uni où de nombreuses voix s’élèvent contre le principe de riposte graduée.
Les principaux représentants de l’industrie du disque (la Featured Artists Coalition, la British Academy of Songwriters, Composers and Authors et la Music Producer Guild) publient ainsi un communiqué commun. Ils y rappellent notamment que « ceux qui partagent de la musique contribuent à la carrière d’un artiste par l’achat de marchandises ou de tickets pour leurs concerts », mais aussi que « la perte d’appétit pour l’achat de CDs n’a pas qu’une seule explication et ne peut être reproché au seul partage de fichier » pour finalement conclure que « les consommateurs ordinaires et les fans de musique ne devraient pas, eux, être criminalisés du fait de l’échec de l’industrie à proposer une offre légale adaptée au marché et à son incapacité à faire face aux évolutions de la technologie ».
Ces propos sont assumés par des artistes reconnus tels que Nick Mason, Ed O’Brien, Paul McCartney ou encore Elton John.
Voilà donc une répartie argumentée et cinglante qui en étonnera plus d’un en France, tant les principaux acteurs sur le marché y ont un discours différent. Gageons que cela ne sera pas sans influence sur la suite des événements politiques outre-Manche…
Source : Numerama
Voir aussi : le communiqué complet