Orange, SFR et Bouygues, autorisés à expérimenter la téléphonie mobile 4G (LTE), ont pu constater que la technologie provoquait des interférences avec la télévision numérique (TNT), allant jusqu’à priver certains habitants de réception…
Dans son édition du jour, Le Figaro se penche sur ce problème, qui pourrait bien compliquer sensiblement la vente de licences 4G ainsi que le déploiement de cette future technologie mobile. Lors de l’expérimentation des ondes 4G, en Mayenne (près de Laval), plusieurs habitants ont été tout simplement privés de TNT : on obtient alors un écran noir ou une image saccadée aux limites du regardable. L’Agence nationale des fréquences (ANFR) tient toutefois à minimiser le problème et se contente d’évoquer des cas de réception « brouillée » : « il n’est pas approprié de parler d’écrans noirs (…) il peut néanmoins arriver, pour quelques chaînes émises à des fréquences proches de celles de la 4G, que la réception soit brouillée ».
À première vue, les perturbations sont difficilement compréhensibles : la 4G dispose bien de sa propre gamme de fréquences, libres, et bien distinctes de celles utilisées pour la diffusion TNT. En réalité, « le problème vient des récepteurs », c’est-à-dire des téléviseurs ou des décodeurs TNT, explique un spécialiste. Ceux-ci sont parfois sensibles à une trop grande palette de fréquences, ce qui explique qu’ils soient perturbés par l’arrivée de la 4G…
Bien qu’il existe des solutions (par exemple, la pose de filtres sur les antennes de réception de télévision, afin d’écarter les fréquences coupables), personne ne semble d’accord pour les mettre en œuvre et les financer — et surtout pas les opérateurs.
« Le ministère de l’Industrie, mais aussi l’ANFR et les régulateurs (CSA et Arcep) se penchent tous actuellement sur ce sujet sensible », fait savoir Le Figaro. Pourtant, le temps presse : le gouvernement n’entend pas retarder la mise en vente des premières licences 4G, dont l’appel d’offres est prévue pour le mois d’avril — avec une attribution des licences dès septembre 2011. Ce problème de réception, et les frais potentiels que cela pourrait engendrer, risquent de peser dans les négociations avec les opérateurs… et faire sensiblement baisser le prix des fréquences, au grand dam de l’État.