Un sondage effectué par l’institut IPSOS au début de l’année et publié le 23 septembre dernier, passé quasiment inaperçu à sa sortie, vient contredire une bonne partie des arguments pro-Hadopi habituels.
En croisant les résultats de plusieurs enquêtes, un internaute a réussi à monter un dossier à charge particulièrement imposant venant démonter de manière indiscutable les arguments des défenseurs de la loi Hadopi.
Les Français ne sont pas les champions du monde du piratage
Maintes fois entendue, l’affirmation selon laquelle nous serions les plus gros téléchargeurs de la planète n’en est pas moins… fausse ! Les Français ne sont pas champions du monde du piratage, et ne sont même pas sur le podium… le trio gagnant étant plutôt la Chine (78% d’internautes déclarent y télécharger illégalement de la musique au moins une fois par mois), la Russie (64%) et l’Inde (48%). Même en Europe, nous sommes largement distancés par nos voisins espagnols et italiens (respectivement 44 et 34%)… avec nos 15% à peine, on a peine à croire qu’on nous accuse de truster le haut du classement !
Le piratage n’est pas vraiment plus répandu que le téléchargement légal
Pirater n’empêche pas les jeunes internautes d’acheter de la musique en ligne, bien au contraire, puisque « les jeunes Français (16-34 ans) déclarent télécharger quasiment autant de musique de façon légale et payante que de façon illégale » (IPSOS). L’égalité est quasi-parfaite : environ 16% des internautes déclarent télécharger légalement contre 17% illégalement. A méditer lorsqu’on entend encore trop souvent que le téléchargement légal ne représente que peau de chagrin…
Les pirates n’auraient souvent rien acheté s’ils n’avaient pas téléchargé illégalement
On admet couramment qu’un morceau téléchargé, c’est une vente de disque en moins. Est-ce si évident que cela ? Les statistiques montrent que moins de 30% des Français auraient acheté une musique (en CD ou en ligne) s’ils n’avaient pas pu la télécharger illégalement. 41% se seraient débrouillés pour pirater le morceau d’une autre façon (copier un CD emprunté, contournant ainsi les dispositifs de type Hadopi), et 32% ne l’auraient simplement… pas du tout écouté ! (Plusieurs réponses étaient possibles par personne ce qui explique les pourcentages.)
Le téléchargement illégal contribuerait-il donc à la découverte d’artistes par le public ? Tiens donc !
Les études témoignent de résultats et de conclusions relativement similaires, que ce soit pour le piratage de musique, de films ou encore de jeux vidéo.
Pour plus d’informations et tous les chiffres, consultez l’excellent billet publié sur le site Statosphère.
Source : Statosphère / Rapport IPSOS (PDF)