Franck Louvrier, conseiller du président chargé de la communication, avait publié une tribune au sein du Monde qui avait fait grand bruit. Dans celle-ci, il s’appuyait sur une rhétorique étrange à base de démocratie et de Twitter pour défendre la pertinence de la loi Hadopi 2.
De nombreux internautes avaient d’ailleurs décortiqué et démonté son discours, comme par exemple dans cet excellent billet de Maître Eolas.
Dans le Monde de vendredi dernier, Jérémie Zimmermann, l’un des fondateurs de la Quadrature du Net, y a apporté sa propre réponse, claire et cinglante, sous le titre Internet et rhétorique. Extrait :
« On aurait aimé trouver une justification détaillée des nouvelles atteintes à ces droits qu’instaurerait la seconde loi Hadopi, dont ce même Conseil constitutionnel sera bientôt saisi. Qu’on nous explique, par exemple, ce qui peut justifier l’extension inouïe des procédures judiciaires expéditives par le biais des ordonnances pénales prévue par Hadopi 2. Que M. Louvrier défende les lois Hadopi dont il a été le maître d’oeuvre, prodiguant ses instructions à la ministre alors en charge, ne nous surprend pas. Mais la méthode utilisée pour cette défense doit nous faire réfléchir.
Car au détour de deux phrases, voici un étrange parallèle établi entre la défense de l’espace public démocratique et la répression du partage sans but lucratif sur Internet : « Ce qui menace Twitter, c’est moins la censure que la contrefaçon, la copie, en somme, le faux. » Et voilà soudain les partageurs de fichiers, ceux-là qui sont la substance même de Twitter et de dizaines d’autres outils similaires, assimilés aux milliers de soutiers recrutés par des régimes autoritaires, comme la Chine, pour polluer l’expression publique des citoyens. »