L’issue de crise semble ne jamais devoir arriver pour I-Télé, la chaîne d’information du groupe Canal+. Voilà plus de deux mois que celle-ci n’est pas en mesure de proposer ses programmes habituels.
À l’origine d’une crise sans précédent dans l’histoire de l’audiovisuel privé en France, la grève de la rédaction de la chaîne, d’une durée de 31 jours, s’est terminée le 16 novembre 2016. Les journalistes y manifestaient leur désaccord profond avec les orientations prises par la direction : projet éditorial, absence d’indépendance de la rédaction, mise à l’antenne de Jean-Marc Morandini… Une situation suffisamment préoccupante pour que le CSA adresse deux mises en demeure à la chaîne.
Depuis, la quasi-totalité des grévistes a quitté la chaîne. Mais, faute de nouvelles embauches, les programmes habituels n’ont jamais repris : I-Télé ne parvient à assurer qu’un « service minimum » en soirée. Le reste du temps, à l’antenne, c’est une boucle de reportages (la même que lors de la grève) qui comble les trous.
Le CSA convoque à nouveau les grands pontes d’I-Télé
Du côté du groupe Canal+, on se montre toujours rassurant. L’arrivée de Jean-Pierre Elkabbach, à l’antenne et en tant que conseiller auprès de la direction générale, vient d’être confirmée. Celui-ci doit accompagner le lancement de « CNews », la nouvelle formule d’I-Télé dont le lancement ne cesse d’être repoussé. Jean-Marc Morandini, dont l’émission a été déprogrammée après une semaine d’antenne, devrait également toujours en faire partie.
Pourtant, 2017 est arrivée et le canal d’informations reste dans un état moribond. Le CSA a donc rencontré, ce mercredi, les responsables d’I-Télé afin de faire le point sur le « respect des obligations » de la chaîne. Serge Nedjar, patron d’I-Télé bombardé par Vincent Bolloré, avait notamment promis que les départs de la rédaction seraient remplacés avant la fin 2016.
En continuant à diffuser une boucle de programmes sans rapport avec l’actualité, I-Télé ne répond pas à ses impératifs d’information inscrits dans sa convention avec le CSA. Ce dernier pourrait être amené à prononcer une sanction particulièrement sévère.